BASA

INVENTAIRE DU CHATEAU D'ISSOGNE 95 tégories, mais selon leur disposition dans le château. C'est ainsi que nous trouvons à côté de la lingerie le testament du comte René de Challant, ou, au milieu de la vaisselle, le Décaméron de G. Boccaccio. J'aurais donc dû ranger le document en le divisant par matières , mais j'ai préféré ne rien faire et le donner tel qu'il est, de peur de lui ôter sa saveur. Cela permettra, en outre, de mieux connaître la disposition des biens meubles dans un château valdôtain, au XVIIe siècle. Le manuscrit nous démontre que la demeure seigneu– riale d'I ssogne, aussi à cette époque, mérite sa renommée. L'inventaire nous montre son luxe et sa richesse: les vête– ments que nous rencontrons sont en soie ou en velours, bien souvent richement brodés de fils d'or et d'argent; les bijoux sont nombreux et paraissent bien ouvragés 9 ; la vais– selle est en partie en argent ou en faïence. Aussi les vêtements liturgiques pourraient égaler en nombre et en richesse ceux d'une église paroissiale 10 (nous notons en particulier deux vêtements qui portent les armes Challant-Valangin et Chal– lant-Portugal et plusieurs chapes, chasubles, etc., brodées de fils d'or). La plupart des vêtements liturgiques ne se trouvent pas dans la chapelle; elle est au contraire dans la basse garde– robe. Parmi les objets les plus drôles nous notons une cage pour les grillons ! (s'agissait-il d'un amusement des comtes– ses ?); de plus des sonnailles pour vaches. Cela nous assure que ce dernier usage n'est pas d'aujourd'hui. L'énumération des vêtements, de la vaisselle, de la bi– jouterie, de l'argenterie est sans aucun doute intéressante. Cependant les armes, les tableaux et surtout les livres ont une importance bien plus grande. (9) Dans le trousseau de Blanche-Marle Gaspardone, épouse de René de Challant, les bijoux sont bien moins nombreux et paraissent aussi plus simples. (Cf. L. Vaccarone, Bianca Maria di Challant e il S'UO corredo, To– rlno, Casanova 1898). (10) Pour une comparaison, cf. A. Zanotto, Anciens inventaires de l'é– glise paroissiale de Morgex, dans « Miettes d'histoire valdôtalne », II, Aoste 1962.

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