BASA

98 J.-C. PERRIN hériter une grande partie de ces ouvrages de son père, Em– manuel-René, puisqu'en 1617 il n'est âgé que de 18 ans . Avant tout nous notons que si Mgr Boson exagère lorsqu'il dit que l'inventaire de 1617 catalogue environ 400 livres, il a cependant raison lorsqu'il affirme que celui-ci n'enregis– tre plus aucun livre catalogué en 1565 11 • De plus, tandis qu'en 1565 la bibliothèque du château contenait surtout des livres de droit canon et de droit civil1 2 , ce sont maintenant pour la plupart des offices, des livres de psaumes et de méditation et d'autres encore à sujet reli– gieux. Cela s'explique si nous pensons que Charles-Emma– nuel Madruzzo embrassa la carrière ecclésiastique: évêque et prince de Trento, en 1635 il fut nommé prévôt de Saint– Gilles. Le comte ne dédaignait pas toutefois la lecture des oeu– vres littéraires, his toriques ou scientifiques. Dans sa biblio– thèque nous trouvons en effet des ouvrages classiques tels que Esope, Ovidio, Plinio et littéraires (Boccaccio, Ariosto ). L'histoire et les sciences sont représentées par les écrits de Constantin VII, Mattiolo , Pare, Gelli. Ne manquent pas quelques livres de voyages et de description des pays loin– tains. La bibliothèque, en outre, est assez à jour en fait de culture: de nombreuses publications parues dans la deuxiè– me moitié du XVIe siècle sont en effet déjà cataloguées par– mi les livres du château d'Issogne. Elles n'étaient , au con– traire, p~s encore présentes dans l'inventaire de 1565. Parmi tous ces ouvrages nous trouvons un seul livre en langue française, tandis que plus nombreux sont ceux en allemand. Cet abandon de la culture française est cependant iusti– fiable si nous pensons que depuis plus d'un demi-siècle le château d'Issogne est habité par une famille d'origine ita- (11) Cf. J . Boson, Le château d'ssogne, Novara 1951, p. 41. (12) Cf. Lin Colllard, La bibliothèque du château d'Issogne d'après l'in– ventaire de 1565, dans B.A.S.A. XXXVII, Aoste 1960, p. 64.

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