BASA
COM PTES-RENDUS DES SEANCES XIII les Lorrains, la langue françai se s'affermit, sans toutefoi s attein– dre le niveau de splendeur de la littérature d 'outre-monts. Nous sommes tout à fait de l' avi s de M . le prof . Fournier qu'elle n'eut « son plein épanouissement que dans la premi ère moitié du XIXe siècle » . Nou s ne pouvons di sconvenir que le Col lège de Saint-Béning ne fût un admirable foyer de culture. Les chanoi– nesses de Sainte-Catherine et les chanoinesses de Lorrai ne et les soeurs Visitandines départirent un enseignement assez soi– gné aux jeunes filles. M . Colliard nous fait observer que « n'avons guère con– naissance du degré de la culture ecclésiastique de l'époque qui succéda à la Réforme, mais que le niveau devait en être vrai– semblablement bas ». Ce que nous savons positivement c'est que Mgr Bailly, dans les premières années de son épi scopat, se plaignait de l'ignorance presque générale de son cl ergé . Il fallut tout le dévouemenl , tout le zèle énergique de ce prél at pour insuffler une nouvelle vie à notre diocèse et y répandre l'ins– truction religieuse et civile . Mgr Bailly était lui-même un orateur éclatant qui eut l'hon– neur de se faire entendre, avec un merveilleu x succès, dans les chaires de Paris, devant la Cour de France et devant la Cour de Savoie. Ses sermons, ses orai sons funèbres n'avaient certaine– ment pas l'orthologie parfaite du verbe de Bossuet, mais ils en avaient parfois le magnifique port-de-tête et la solennité stu– péfiante. Le culte de la présence réelle, la diffusion de la dévotion du Rosaire dans nos paroisses, l'accroissement de la spiritualité salésienne, l'institution de nouveaux ordres religieux assez ou– tillés contre les machinations des novateurs, tout contribua, au XVIIe siècle, à arrêter, chez nous, les progrès de l'hérésie pro– testante. Un illustre théologien et un grand humaniste - le cha– noine Michel Perret, né à Aoste mais originaire de Cogne - avait émergé sur le déclin du XVIe siècle. Après avoir suivi avec de brillants succès les cours aux collèges d 'Aoste, d 'A nnecy , de Louvain, de Paris, à l'Université de Dôle, après avoir pro– fessé, pendant quelque temps, la phi losophie à Louvain, il ren– tra au pays et y fut nommé chanoine théologal et curé de la paroisse Saint-Jean à la Cathédrale. Il nous reste de lui, à l'état de manuscrits, vingt-et-un fa scicules formant un cours complet de théologie dogmatique et morale, de controverses, d 'exégèse
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=