BASA

COMPTES-RENDUS DES SEANCES XV et ce furent les Jean-Claude Mochet, les pè res Genand, Daniel Monterin, Roland Viot, les Boniface Prince d e Cogne, les Amédée Arnod, l'abbé Vigilio Vescovi qui continua la chronique de Bosco dans I'« Hi storia della Ca sa d i Challant et Madruzzo »; tous ceu x-là n'élaborèrent pas des oeuvres historiques de grande haleine, mais elles n'en sont pas moins précieuses . Quelques-uns ne se bornèrent qu'à la chronique, d 'autres à l'hagiographie. 11 en est qui s'adonnèrent à des études purement ascétiqu es, plu– sieurs composèrent même des drames, comédies et tragédies historico-rel igieuses. Parmi tous ces écrivains resplendit d 'une incomparable gloire notre évêque Mgr Philibert-Albert Bailly; intrépide défen– seur des libertés et des privilèges valdôtains, ardent champion de l'orthodoxie catholique, vaillant apologiste et controversiste contre les gallicans et les jansénistes, orateur disert et brillant théologien et savant profond, il lai ssa un sillon lumineu x dans l'histoire valdôtaine. M . Fournier dit avec raison que cet illustre « prélat réali sa le programme de consolider l'usage du français comme langue littéraire tant au civil qu'au religieux en publiant en cette langue toutes ses oeuvres ». On en compte plus d'une trentaine. A cette époque, plusieurs tenaient encore mordicus au latin. Mgr Bailly fut donc un de nos plus grands évêques . M . Colliard nous fait observer que « toute notre vie intel– lectuelle, toute notre histoire culturelle de cette époque s'est alimentée exclusivement de la civili sation française à travers la Savoie.. . et que la connaissance des humanistes, des moraiistes et des théologiens de France du XVe et du XVIe siècles n'était point superficielle en Vallée d'Aoste». Mgr Bailly eut l'incontestable mérite d 'avoir donné la plus forte impulsion aux études notamment dans les rangs du clergé et aussi parmi les classes populaires . Aucun peut-être parmi nos évêques ne mania la parole sainte avec autant de faconde. Son mérite littéraire était apprécié à la Cour et parmi les littérateurs de l'époque. Toutefois, d'après Mgr Duc, « le style de ce prélat était bien loin d'avoir le poli qui distinguait les écrivains posté– rieurs de la France. Mais si la forme laissait à désirer pour nous, le fond était solide et trahissait un esprit instruit et judicieux » . Son zèle pour le maintien de la discipline ecclésiastique, sa fer– meté énergique pour la défense des droits de l'église et de la patrie valdôtaine éclata dans tous ses actes et dans toutes ses démarches. On se plaignait parfois de ses rigueurs exces si ves.

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