BASA
XX ACADEMIE SAINT-ANSELME core à l'état de manuscrit. Cette histoire est une traduction ita– lienne de la Chronique des Challant rédigée par Pierre Bosco ou Bois vers la moitié du XVe siècle. M . le comte eut la chance de découvrir une copie de l'original dans les archives du château de Châtillon. Ce manuscrit de Vescovi dont il se sert pour sa narration, il l'entrelarde de citations puisées dans la chronique de Bosco. Afin qu'el les conservent toute la saveur, toute l'incantation che– valeresque de l'époque, le rapporteur les reproduit dans leur texte original. Mais en quelles circonstances ce combat singulier s'engagea-t-il entre notre héros Amédée et le prince sarrasin ? M. le comte va nous le dire . Hugues de Genève, lieutenant du Dauphiné au Faucigny, déclara la guerre aux sujets d 'Amédée VI . Celui-ci ne se laissa pa s intimider. Il eut tôt fait de mettre sur pied une armée, et, après quelques démêlés, de remporter sur l'ennemi l'éclatante victoire d'Abrets en 1354 où tout le camp ennemi fut fait pri– sonnier. Le comte Amédée n'avait alors que 20 ans. Aymon de Challant avec deu x de ses fils, Amédée et Jacques, avait été parmi ces glorieu x combattants. Pour f êter dignement ce mémo– rable ex ploit, Amédée VI voulut faire un combat à armes cour– toises et à cheval, il prit pour ce tournoi un habit vert qui le fit appeler dans l'histoire le comte Vert. Du reste ce prince manifesta toujours sa préférence pour cette couleur. Le cadet d'Aymon de Challant, Jacques, se mit dès lors à la suite du Comte Vert, comme plus tard l'aîné, appelé Amédée, se mettra au service du duc de Bourbon après lui avoir été recommandé par son père. Ayant ce fil s d'Aymon moissonné de si glorieux lauriers en plusieurs escarmouches, le duc reconnaissant lui dé– cerna le titre honorifique de chevalier. La chronique de Bosco raconte qu'un Sarrasin cocasse, grand avaleur de charrettes ferrées, s'étant présenté devant le camp français, se mit à narguer l'armée des chrétiens, à provoquer un combat singulier avec celui qui était réputé le plus vaillant par– mi eux . Amédée de Challant, créé tout fraîchement chevalier, bondit sous l'affront, crut bon de relever le gant que lui jetait la stupidité insolente du matamore, adjura le Connétable de Bourbon de pouvoir entrer en lice avec lui pour le rembarrer comme il se devait. Cédant à ses instances réitérées, le duc de Bou rbon voulut bien qu' il affrontât le Sarrasin provocateur. Une lutte acharnée s'engagea entre les deux ennemis . A la première rencontre tous les deux rompirent leurs lances sans se blesser;
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