BASA

COMPTES-RENDUS DES SEANCES XXI la deuxième fois le Sarrasin, monté sur un cheval turc, chercha à assener un coup avec un long sabre sur la tête de notre preux chevalier, mais celui-ci d'un coup vigoureux eut tôt fait de le renverser à terre évanoui. Il le fit se relever en disant: « Lève– toi, Sarrasin, ennemi du nom de Dieu », en même temps il le sabra si fortement au bras droit qu'il le rendit invalide toute sa vie . 1 ls combattirent encore longtemps à pieds, bien que le Sar– rasin ne pût manier l'arme que du bras gauche; finalement celui– ci, réduit aux abois, n'en pouvant plus dut rendre son épée à Amédée de Challant. Ce vaillant guerrier le consigna au duc de Bourbon qui lui fit prodiguer, en homme très humain, tous ies soins et le renvoya à son pays. La guerre contre les Turcs con– tinua furieuse, avec des alternatives de succès et de défaites; Antioche fut conquise, perdue, reconquise, nombre de Français purent retourner à leurs foyers, plusieurs ne cessèrent de guer– royer contre les Turcs. M . le comte continue l'histoire des exploits d'Amédée de Challant d'après les données de Vigilio Vescovi e de Bosco dont il se plaît par-ci par-là à reproduire la forme archaïque de l'épo– que en guise de citations. Pour ne pas rabâcher les détails que nous donne le rapporteur de la vie et des exploits de l'illustre personnage de la maison de Challant, nous donnerons quelques notices en dehors de ce qu'il nous en a déjà donné. Amédée, fils d'Aymon de Challant, fut un intrépide capi– taine. Nous avons vu comment il fut présenté par son père à Louis 11 de Bourbon et comment devant Antioche il fit déchanter le Sarrasin bouffi d'orgueil. Il démontra son ardeur belliqueuse contre les Turcs en Hongrie en 1396, à Nicopolis, et contre les Tuquins du Canavais. Il joua des rôles de tout premier ordre surtout comme négociateur de paix entre Louis de Savoie et le marquis de Montferrat, entre les Bernois et les Valaisans et aussi comme ambassadeur à Milan, à Bâle, à Lausanne, en Pro– vence, ensuite auprès de l'empereur Sigismond, à Narbonne et à Perpignan. Il refusa la main d'une gente demoiselle que ce– lui-ci lui avait offert. Il se mariera avec une Savoisienne de la– quelle il n'aura qu'une fille qui mourra aussitôt avec sa mère. A soixante-dix ans, il alluma le flambeau de l'hymen avec une jeune demoiselle, Louise, fille du seigneur Jean de Miol– lans. Ornée de tous les dons de la nature et de la grâce, elle vécut dans la plus parfaite intimité et la plus admirable con– corde avec son mari pendant douze ans. De cette heureuse al– liance naquirent cinq enfants, dont trois moururent en bas âge

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