BASA
XXII ACADEMIE SAINT-ANSELME et deux, Jacques et Guillaume, furent les héritiers de l'illustre Maison. Le premier, Jacques, sera plus tard mis en possession de tous les châteaux du comté de Challant. Il fut comme son père un valeureux guerrier. Amédée de Challant fut un excellent chrétien, le vrai type de ces chevaliers sans peur et sans reproche qui, au Moyen Age, honoraient la noblesse, la patrie et l'Eglise, édifiaient la société. Après une vie si glorieuse, il voulut finir ses jours au château d'Aymavilles où il faisait ses délices de la prière et pratiquait la mortification . Tous les jours il récitait l'office de la Sainte Vierge et celui des Défunts. Il disparut de la scène de ce monde en 1423 et il fut inhumé à Aoste, dans l'église des Cordeliers, à qui il avait octroyé 1.000 florins pour la construction du cloître . * M. le Secrétaire, abbé doct. Lin Colliard, nous a entretenus sur une étude qui avait déjà été publiée dans le « Boilettino del Centro di poesia italiana e straniera »; cette étude a roulé sur ce sujet: « La poesia valdostana del '900 » . Notre Vallée qui prend partout des aspects de féerie, ne devait pas manquer de poètes. Elle qui joint tant de grâce à tant de majesté, avec ses belles plaines vertes où le soleil miroite sur les grandes herbes, où les méandres de la Doire tracent des marbrures d'argent avec ses blés d'or émaillés de coquelicots et de bleuets, ses ver– doyants vignobles, ses vallons fleuris, ses forêts à la sombre parure et aux frondaisons mystérieuses, les hautes cimes de ses Alpes avec leur couronne de glace étincelante au soleil, elle devait faire jaillir la poésie de son sol et de partout. Tout, dans son admirable nature « qui vit naître et mourir nos songes ra– dieux », le vert foncé, le vert céladon, le vert tendre, le bleu sombre, le violet intense, le gris argenté, qui se fondent, par d ' insensibles transitions, avec le glauque saphir des eaux mo– biles et le vert phosphorescent des vignes, tout fait rêver déli– cieusement, ravit et inspire les âmes harmonieuses. Mais, chose étonnante! au milieu de cette merveilleuse nature, les poètes n'eurent qu'une très tardive éclosion. Est-ce peut-être parce que notre langue française était fruste encore au XVIIe siècle? Mais en France la Chanson de Roland a éclos bien avant la formation philologique du français. Il est bien vrai que, si en cette épopée la conception est sublime, le souffle puissant, la langue est pau– vre, l'art assez hésitant.
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