BASA
COMPTES-RENDUS DES SEANCES XXIII Hormis quelques oeuvres dramatiques pondues par quel– ques élèves et quelques professeurs du collège Saint-Béning, aucun poème, aucune poésie n'avaient encore germé sur notre sol pendant tout le XVIIIe siècle. Ce n'est qu'à la première moitié du XIXe siècle, déjà mê– me au commencement, que nous voyons apparaître des sonnets, des dithyrambes à l'occasion des entrées solennelles de nouveaux évêques dans le diocèse. Mais c'est tou t ! En 1840, un petit poème du chanoine de Saint-Ours - Pierre Duc - , et publié dans « La Feuille d'Annonces », dépei– gnit l'effroyable cataclysme qui, le 29 et le 30 octobre de la mê– me année avait jeté dans la consternation et même emporté pres– que toute la bourgade de Verrès. Ce poème n'a pas une haute tenue littéraire . Déjà au commencement de la seconde moitié du XIXe siè– cle, la poésie foisonne chez nous. La « Feuille d'Annonces », en– su ite « L'indépendant» sont tout remplis de productions poéti– ques . Clément Gérard , déjà quand il était curé de La-Salle se plaisait à houspiller le chanoine Orsières, trop ardent fauieur de la politique de 1848. Versificateur surabondant, Gérard ne vaut que comme chansonnier populaire et barde bucolique; souvent il est aussi heureux dans la satire. Autour de lui gravitent des astres secondai res : Ferdinand et Alcide Bochet, l'ingénieur Alby, le médecin Vagneur, Eugène Pignet, le chanoine Orsières qui ne fut pas un poète fécond; plus tard l'abbé Ferdinand Fenoil, le chanoine Gaspard, François Aubert, le chan . Pierre-Philippe Sar– teur, l' abbé Justin Crétaz, les avocats Désiré Lucat et Alphonse Farinet, le chanoine Roux, qui ne forent que des poètes à leurs heures et occasionnel s. Ce n'est que depuis 1900 que nous pouvons priser les meil– leurs nourrissons du Pinde. Ce n'est pas sans une joie véritable– ment profonde que nous voyons à cette nouve lle époque se mui– tiplier parmi nous les recueils de vers, les poèmes, les odes et même les sonnets. Non, nous ne savons pas être indifférents à un beau sonnet exprimant de nobles idées en vers harmonieu x. On a comparé les poètes aux légionnaires romains qui, pendant quatre siècles, ont arrêté les barbares aux frontières de l'Empire. f\Jos barbares à nous ce sont les fossoyeurs de nos traditions, de nos croyances, de notre langue ancestrale; il faut les éloigner de nos frontières, il faut qu'ils subissent de honteuses défaites, il faut que ces ostrogoths disparaissent. Que tous les poètes val– dôtains se donnent la main pour chanter dans la langue du
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