BASA
212 A. ZANOTTO depuis 1578 23 et le marquis de Lullin ne prétendit rien plus que ses prédécesseurs. Quant au cadeau de 1602, quelques auteurs ont re– marqué la différente manière d'agir entre le gouverneur, qui accepta, et Roz Favre, Pierre-Léonard Roncas et Gaspard de Vaudan qui, « en bons patriotes », refusèrent toute gra– tification, promettant toutefois de toujours servir le pays avec le même dévouement2 1 . Il nous semble qu'il faut donner une autre interprétation de ce fait: l'évêque Barthélemy Ferreri, en signalant à la reconnaissance du pays Gaspard de Ge– nève, Roz Favre, Pierre-Léonard Roncas et Gaspard de Vau– dan, dit: « Il sembleroit a ceste cause, a fin de nestre nottez d'ingratitude, qu'on les deust recougnoistre de ce peu que Ion pourra, eu esgard a la continuation de leur bonne volonté en l'endroit dudict pays»" . Les trois derniers, qui étaient présents, refusèrent « pour estre patriotes », et ajoutèrent qu'ils auraient continué « das– sister au pays en toutes occasions ». Le marquis de Lullin, absent en dépit de l'affirmation de Tibaldi2 6 , ne put à son tour refuser ( ! ) . Le Conseil décida alors de donner un cadeau (23) Ibidem, p. 353. Le 11 mai 1605 Gaspard de Genève demanda au pays d e confirmer l'engagement de p ayer le loyer de sa m aison « a imitation m es– m es de ce qt•i se faict aux aultres gouuernementz d es prouinces... ». Le Con– seil gén éral consentit à s'en acquitter « tant du passé que pour l'aduenlr » (cf. E. Bollati, op. cit., II, pp. 504-5). Quatre ans plus tard le duc fit savoir qu'il d ésirait « estre pourueu au payem ent du louuage de la maison de son gouuerneur en ce pays, a Imitation des aultres gouuernemans (Ibidem , p. 528) . Le 31 mars 1610 le chevalier Gaspard de Vaudan représenta au Con~ se!l gén éral que, bien que le pays eût établi de payer « le louage de sa mai– son, en laquelle est lougé monseigneur le marquis de Lullin, gouverneur d e ce p ays pour son Altesse » Il n'avait reçu son dû que pour les premières quatre années. Il prétendait donc le paiement du loyer des dix années suivantes « a la somme d e six centz escuz petltz a r aison de trois cens fio– rlns pour chasque année ». Il voulait savoir « si ledlct louuage aura a con– tinuer cy apres ». Si on lui laissait libre sa maison « Il leur a declaré et offert que de ladlct e somme de six cen s escu z a luy d eue Il est prest en qulcter la moytie, que sont trois centz ». Evidemment le ch evalier de Vau– dan n'était pas content d e loger le gouverneur! « Neantmoins, ajoute le procès-verbal de la séance, ne luy a este faicte aucune response ny de– claratlon » Ibidem, pp. 555-56). (24) Cf. J.-B. de Tillier, Hist orique cit., p . 354 n . 1 (note de Mgr Duc); J.-A. Duc, Histoire de l'Eglise d'Aoste, VI, Châtel-St-Denis 1911, p. 365; T . Tl– baldi, op. cit., IV, p. 51 ; Isa Amoroso d'Aragona, Torri, castelli e blasoni di Courmayeur, Roma 1958, p . 31. (25) E. Bollati, op. cit., II, p. 462. (26) Ibidem, p. 461.
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