BASA
LETTRES DU MARQUIS DE LULLIN 225 de limpossibilité et peu de rayson de le demander puis que il vse de cette gratiffication de lexemption de ce passage. Je ne lairrey touttesfois par quelque bonne commodite dassentir si lon pourroyt obtenir quel– que chose. Vous priant de croire que appres le seruice de nostre prin– ce ie n'aurey iamais chose tant en recommandation que le solagement du peuple qui! luy a pleu soubmettre a mon gouuernement ce quoy ie uous prie de croire. En me tenant en voz bonnes graces de la mesme affection, Messieurs, que salue les vostres en prie Dieu vous tenir au siennes sainctes. De Turin ce 20 novembre 1595. Vostre tres affec– tionné a vous seruir: Gaspard de Geneve. Le gouverneur annonce que le pays sera exempté du passage du cardinal d'Autriche. Cela fut vraiment dû aux supplications que l'on adressa au duc ? Albert d'Augsbourg était parti de Turin, paraît-il, en dépit de Charles-Emmanuel, lui ravageant les domaines sur son passage (cf. E. RicoTTI, op. cit., III, p. 196). Mais, heureusement pour les Valdo– tains, il avait emprunté un autre itinéraire, car, dans une lettre du 6 décembre successif le duc faisait savoir au pays qu'il avait l'intention de faire passer par la Vallée d'Aoste des troupes de cavalerie « qui reuient de Sauoie, et ne peult prendre le chemin de la Maurienne pour ne s'embarasser auec les trouppes du cardinal arciduc » (cf. J. BosoN, Paléographie cit., II, pp. 132-33 ). L'armée du Connétable de Castille ( « nel quale era pari alla pre– sunzione la imperizia delle cose militari ») dont on avait encore un si mauvais souvenir, était partie de Milan. Elle était passée au mois de mars 1595, en les ravageant, par les territoires du duc de Savoie et s'était rendue à l'assaut de la Bourgogne (cf. E . R1coTTI, op. cit., III, pp. 189-90). Le Conseil général que le gouverneur souhaite dans sa lettre se tint les 24 et 25 janvier 1596. Malgré son espoir, Gaspard de Genève ne put y prendre part à cause d'une maladie; il n'intervint plus aux assemblées générales jusqu'au 2 août 1601 (cf. E. BOLLATI, op. cit., II, passim). Le 24 janvier, selon l'avis du gouverneur, une taille de six écus par focage fut ordonnée sur proposition du vibailli, afin de supporter les frais des passages de troupes (Ibidem, pp. 385 et 391). X [9 Janvier 1596] Messieurs. Puisque par monsieur laduocat Lybo vous seres bien a pleyn informes du commencement, suites, et estat maintenant de ma maladie, je ne vous en ferey aultre discours puisque aussy a la verite la debililation a laquelle je suis ne le me peut permettre; seullement
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