BASA
228 A . ZANOTTO Le duc donna ordre au pays, le 6 juin 1596, que toute personne provenant de delà des monts fût soumise à la quarantaine (cf. J. BosoN, op. cit., II, pp. 134-35). Une semaine plus tard, le 15 juin, Charles-Emmanuel envoya une nouvelle lettre pour s'assurer de la gar– de des passages à cause de la contagion (Ibidem, pp. 136-3ï). Le duc, écrit Gaspard de Genève, n'a pas encore donné la per– mission d'ouvrir complètement les passages mais l'on peut déjà entrer dans le pays sous certaines conditions, comme dans le cas du parent du cardinal de Granvelle (Antoine Perrenot, cardinal de Granvelle, 1517-1586) nanti de « bonnes bulettes » et du seigneur du Marché qui ne s'est bougé de Moûtiers depuis six semaines. Nous avons trouvé un détail assez curieux au sujet de ces pré– cautions sanitaires: le duc, le 31 août 1596, de Rivoli, donnait des instructions au Conseil des Commis sur des précautions à user à l'é– gard d'un personnage qui était arrivé au Petit-St-Bernard, chargé d'une mission de la part de son frère le duc de Nemours: « Ditez lui qu'il fasse 15 jours de 40aine; s'il vous adresse des lettres pour nous par– fumez-les et envoyez-les nous » (Note manuscrite aux Archives de la bibliothèque du Grand Séminaire d'Aoste, fonds J.-A. Duc). Le fait du lac du Rutor, que Gaspard de Genève touche pour la première fois dans la lettre ci-dessus fut très important dans la vie économique et sociale de ces temps-là. Une étude fondamentale en a été faite par M. BARETTI (Il lago del Rutor - Ricerche storico-scien– tifiche, dans: « Bollettino del Club Alpine Italiano, Anno 1880 ») ba– sée notamment sur des documents des archives des Commis (cf. p. 52 ), peut-être les fameux Registres du pays qui , alors, ne devaient pas en– core avoir disparu d'Aoste. Les procès-verbaux des Conseils généraux de l'époque sont très souvent l'écho des désastres causés par les dé· bordements du lac du Rutor et des débats pour la recherche d'une so– lution que les dirigeants du temps ne surent jamais trouver. L'historiographie valdôtaine a donné peu de relief à l'histoire du lac du Rutor, sur les traces de De Tillier qui n'y consacra qu'un court paragraphe (cf. Historique cit., p. 101), et elle ne connaît guère l'étude de M. BARETTI, qui conserve, partant, après 80 ans, toute sa fraîcheur et importance. (Le seul qui la cite est: PIETRO AMOROSO n'ARAGONA, Pré-St-Didier, la perla della V aldigna, Roma 1954, p. 8.3 et svv.; mais il démontre de ne pas en avoir pris connaissance et dé– pend, pour ce sujet, uniquement des historiens locaux). Nous ren– voyons, pour l'approfondissement de la question du lac à l'étude citée de M. BARETTI et à E. BoLLATI, op. cit., II, passim. Nous ne traite– rons, dans cet apparat critique, que des données intéressant les lettres de Gaspard de Genève. (A la bibliographie citée par M. BARETTI dans son travail sont à ajouter : P.-E. Duc, Histoire de l'é– glise paroissiale de Chambave sous le vocable de saint Laurent martyr, Aoste 1866, p. 111; T . TIBALDI, op. cit., IV, pp. 37-39; J .-A. Duc, op. cit., VI, p. 333; J. HENRY, Histoire populaire religieuse et civile
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