BASA

LETTRES DU MARQUIS DE LULLIN 231 XV [5 octobre 1596 J Messieurs. Si vous ne fussies esté si prompts à recepuoir la com– pagnie d'arquebusiers à cheual que vous auez esté et que vous eussie.1 attendu responce de moy, je vous aurais enuoyè une expedition pfos auantageuse que celle que maintenant S. A. vous mande laquelle neant– moings est telle que vous vous en pouuez contenter. Et masseurant que vous en suiurez l'ordre dycelle le mieulx qui vous sera possible je ne vous en feray aultre exhortation. Seullement vous diray je que sadicte Altesse à heu aduis que certains lieus de Valley sont attains de contagion ce que sera bon d'estre recougneu par quelque person– nage digne pour selon ce vous tenir sur voz gardes. Et nestant ceste à aultres fins, je me recoumanderay de la mesme affection à voz bon– nes graces que ie prie Dieu, Messieurs, vous vouloir preseruer aux siennes sainctes. De Thurin ce 5 d'octobre 1596. Vostre tres affection– né a vous seruir: Gaspard de Geneve. XVI [28 octobre 1596] Messieulx. Iay receu vostre lettre tesmouignant vostre desplaisir de mon indisposition, qui graces a Dieu n'est pas telle quelle puisse empecher que vous ne soyès tousiours seruis, et assistès de moy quand !occasion sen presenterat ainsi que vous aurès peu cougnoistre encores par !ordre qu'at este enuoié pour vous dechairger de la compagnie de monsieur le comte Martinengue, et la prouision que Ions at donnée au faict de !inquisition. Or cependant ie vous suis infiniement obligé de vostre bonne voulonté, et vous en baise les mains, Messieulx, com– me vostre tres affectionnè a vous seruir: Gaspard de Geneve. De Thu– rin ce 28 doctobre 1596. L'archidiacre Marc-Antoine d'Albard (figure complexe et inté– ressante d'ecclésiastique, qui doit encore être étudiée convenable– ment) se disait commissaire de !'Inquisition. Il avait tenté d'introduir.: ce tribunal en Vallée d'Aoste, en 1588, mais le pays s'était nettement opposé et il avait dû y renoncer. Il retourna à la charge en 1595 alors que, avec un « religieux dominicain appelé frère Maurice Neyro, se disant vicaire de !'Inqui– siteur général, frère Cyprien Uberti », il fit arrêter le sieur de Porzan, prédicateur ordinaire de l'évêque et recteur des écoles d'Aoste. Le Conseil des Commis recourut au duc qui fit écrire par Roncas, le 9 novembre, une lettre à l'archidiacre « pour lui signifier qu'il de-

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