BASA
LETTRES DU MARQUIS DE LULLIN 241 Cette lettre ne porte pas de date, mais elle doit être du 9 avril, car celle du duc dont parle le gouverneur porte cette même date. La lettre de Charles-Emmanuel a été publiée par J. BosoN, op. cit., II, pp. 140-41 (cf. aussi J.-A. Duc, op. cit., VI, pp. 340-41). Le principal événement de l'année 1597 fut la nouvelle guerre éclatée entre les Etats de Savoie et la France. Le pays d'Aoste fut soumis à de nouvelles contributions d'argent et d'hommes et dut subir les passages des troupes qui allaient défendre la Savoie. Ces passages devinrent de plus en plus fréquents à cause de l'occupation de la Mau– rienne de la part de Lesdiguières qui avait coupé une des voies de communication entre le Piémont et la Savoie. Les lettres de cette époque du gouverneur sont un écho fidèle de ces graves moments. XXIV (4 mal 1597] Messieulx. Le sieur chastelain Tillier porteur de ceste vous dirat tout ce que cest passé en la negociation des articles quit at aparté de vostre part conssistant en trois poinctz, le premier concernant les mu– nitions que desires auoir, le second la demande des six centz ducatons que vous peuuent auoir esté promis pour le passaige des Urbinois, et ~e troisiesme plus important pour le payement des utenssils lictz et chandelles. Sur tous trois nous auons heu fauorable responce de S. A. sur les viues remonstrances que ie lui hais faictes, ainsi que vous pou– rès veoir par le double des responces faictes sur les mesmes articles. Il est vray que comme cella ne depend pas totalement de sa voulontè il at fallu trester auec monsieur lembassadeur d'Espaigne, et le com– missaire general de sa Maiestè, lesquieulx nont pas mancquè a respon– dre sur tous les dictz poinctz. Et ce neaulxmoings par la bontè de S.A. en vostre endroict, et la chaude poursuite que iay faict il eust fallu quit feusset passè par la sans ce que quelque consideration dempuis faicte, il at estè aduise que vos memoires seraient retenues iusques a ce que monsieur le Conestable fust aduerti du contenu dicelles par la voie de ce commissaire, qui at promis di faire tout bon office, pourueu quen contrechange vous vous disposiès aussi a le gratifier de tant que pour ce coup le contract qui at faict auec Perron concernant les mu– nitions ne soit poinct alteré quoy quit aye esté dict quit ne les poura faire sans vostre conssentement, et quit serat a vostre chois de les re– tenir pour vous, ou de les lui laisser. !estime qu'en lui donnant satis– faction pour ceste fois sans le tirer en conssequence vous ferès aultant pour vous que pour lui puis que ce n'est pas affaire de coumunes, les· quelles tireraient auec grande difficultè le payement de ses ministres,
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