BASA
LETTRES DU MARQUIS DE LULLIN 249 Gaspard de Genève allait en Flandre pour la négociation de la paix (cf. la lettre suivante). XXXIII [1. er mal 1598] Messieulx. I' estimerais faire tord non seulement a vous mais a moy mesmes, si ie ne vous notifiais des premiers l'heureuse conclv.– sion de la paix tant necessaire et desirée entre les deux roys et son Altesse, et fort honorablement et aduantageusement pour icelle, dont nous auons tous a rendre graces a Dieu. Et comme iespere bien tost vous la porter auec touttes les particularites et vous conduire aussi ma femme de laquelle vous me seres pas moings cheris, aymès et honorès que vous estes et serès toujours de moy, ie vous baise les mains, Mes– sieulx, comme vostre tres affectionnè a vous seruir: Gaspard de Ge– neve. De Veruin ce premier de may 1598. Gaspard de Genève fut chargé par le duc de participer à la négo– ciation de la paix de Vervins (cf. E. RrcoTTI, op.cit.,III,p.210 et svv.). La paix fut signée le 2 mai; la lettre ci-dessus porte la date du 1er. Il est à présumer qu'ayant dû écrire au duc, le gouverneur pro– fita du passage du courrier par la Vallée d'Aoste pour donner l'heureuse nouvelle aux Valdôtains. La conclusion de la paix fut célébrée « con feste solenni, con fuochi, illuminazione, sparo di artiglierie, processioni in tutte le par– rocchie ed inni di grazia a Dio in tutte le Chiese (cf. T. ÎIBALDI, op. cit., IV, p. 43 ). Le 22 mai - nous apprend le procès-verbal du Conseil général du 19 juin 1598 - Charles-Emmanuel écrivit au pays une lettre par laquelle « elle dict icelle paix auoir este traictee par le seigneur mar– quis de lullin gouuerneur de ce pays, les pappiers maniez par vng se– cretaire patriotte [Roncas], et aportez lesdictz articles de paix par le seigneur de bocze. Et parce en ceste occasion si vrgente, concernant non seullement le seruice de son Altesse mais le bien vniuersel de tous ses Estatz, il a exhorte la presente assemblee generale de vouloir condes– cendre a vng donatif honneste et raisonnable sellon la portee du pays, ayant esgard toutesfois aux charges quil scait icelluy auoir supportees » (cf. E. BoLLATI, op. cit., II, p . 417). Le pays accorda un donatif de 6.000 ducatons. XXXIV [14 octobre 1598] Messieulx. Je ferais tord a monsieur Roncatz present porteur si ie vous fesais plus long discours que de vous signifier mon ariuée heureuse de deca, et le grand desir que iay vous aller bien tost veoir
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