BASA
XXVIII ACADEMIE SAINT-ANSELME l'étude des lettres. Il conquit avec un écl atant succès le diplôme de professeur de langue françai se. Sous un intérieur des plus modestes, notre regretté collègue possédait une culture très étendue, une profonde connaissance de notre idiome maternel et de l'âme valdôtaine. Il apporta à son enseignement de la langue et de la littérature françai se, à laquelle il avait voué sa vie, une con science, une compétence, un dévouement exceptionnels et vraiment dignes d'admiration . M. Chanoux avait toutes les excellentes qualités des Cham– porcherains: droiture, loyauté qui se formulait du tac au tac, gé– nérosité, tendresse de coeur, sincérité, prompti tude, inaltérable attachement à la Vallée, à sa langue maternelle, à ses traditions, une fière indépendance, un bon sens toujours en éveil. Ecrivain châtié, plantureux , lucide, il mit au jour des oeuvres qui de– vraient être adoptées dans les écoles primaires et secondaires pour l'apprentissage du bon français et pour la formation d 'un style agréable. Ces oeuvres sont: « Les Contes de ma Vall ée », « Gardons notre ca chet valdôtain », le « Dictionnaire françai s-ita– lien et italien-français », « Choi x de lectures françaises pour ies écoles moyennes »,« De fleur en fleur », « Aperçu sur la France, la Belgique et les pays de langue française », « Cours de com– merce et de correspondance » , « Mon patois », « Nomencla– ture et phraséologie », « L'abbé Pierre Chanou x », « Situation passée et présente du français en Vallée d'Aoste » . La lecture de ces ouvrages serait surtout utile à nos incor– rigibles burgraves, véritables éteignoirs, qui, dans leur incroya– ble étroitesse d 'esprit, dans leur trop modeste envergure, ne sont pas encore parvenus à saisir comment la connai ssance des deux plus belles langues du monde est un privil ège, une riches– se que la plupart des régions nou s envient et que les esprits d 'élite exaltent à l'envi . L'invincible amour que M . Chanou x professait pour la lan– gue fran çaise ne l'a pa s empêché de gagner deu x médailles à la valeur militaire à la tête de ses braves montagnards alpins, au cours de la prem ière guerre mondiale. Il pouvait, lui, parler pertinemment du vrai patriotisme, bien plus que ces fanfarons dont la vaillance n'a toujours consisté qu'à sauver le moule du pourpoint et à démolir tout ce q ui fait la grandeur d'un peup le. Combien notre Vallée aurait besoin d 'hommes de la trempe d 'un Chanoux Antoine et d'un Chanoux Emile ! Tout marche– rait sur des roulettes .
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