BASA
COMPTES-RENDUS DES SEANC ES XXIX Nous devons aussi un mot de bon souvenir à deu x autres membres disparus: M . Gabriel Brunet, curé de Vert, et M . Do– minique Rollandoz, curé de Rhêmes-Saint-Georges, deu x modèles de bons pasteurs qui ont laissé d'inconsolables regrets dans les paroisses qu'ils ont régies pendant nombre d 'années . C'est dom– mage qu'ils n'aient rien écrit, ils auraient été à même de nous régaler de quelques belles pages en langue française car tous les deux avaient acquis une belle culture. M. Brunet surtout était un dévoreur de chefs-d'oeuvre qu'il possédait dans sa bibliothèque; tous les deux avaient fait de bonnes études à la Maîtrise d 'Aoste. Leur mérite est d'avoir été, parmi les rares membres du clergé, ceux qui ont eu le plus à coeur de conser– ver sans atteinte notre patrimoine linguistique. En dépit des ostra– cismes fascistes et de tant de défections honteu ses, ils n'ont pas bronché, ils ont continué à annoncer la parole Sainte dans la langue de nos pères. A notre époque de veulerie, ce mérite doit leur être compté. Une autre perte que nous avons à déplorer est celle de Mgr Lyabel, prévôt du monastère de Verrès, qui s'est éteint le 14 juin de cette année, à l'âge de 92 ans et dans la pleine pos– session de toutes ses facultés intellectuelles. Chose inouïe dans les annales du clergé valdôtain , à l'âge de 89 ans, ce prêtre eut assez de lucidité d 'esprit et assez de vigueur physique pour rédiger une très belle monographie de son pays natal Avise. Sa forte fibre laissait espérer qu'il arriverait à sa centième année, mais un mal implacable est venu inopinément trancher le fil de cette précieuse existence. Mgr Louis-Alexis Lyabel de Séraphin vit le jour à Avise le 31 janvier 1870. Issu de parents chrétiens et élevé dans cette atmosphère tout imprégnée de r~ligion, il sentit bientôt naître et se développer dans son coeur, d'une façon marquée, la vo- cation à l'état ecclés iastique. - Après avoir fréquenté les écoles primaires à Avise, il fut confié au curé de Saint-Nicolas, M. Jules Lucat, devenu plus tard bénéficier et chanoine honoraire de la Cathédrale. Ce pré– cepteur très versé dans la langue latine et fran çaise, comme l'étaient du reste la plupart des prêtres de campagne d'alors, put procurer à son élève une instruction littéraire assez solide pour qu'il ne fît pas trop mauvaise figure au Grand Séminaire à côté des condisciples sortis des cours secondaires d'Aoste. Au Grand Séminaire, le jeune lévite se fit remarquer par la maturité de son jugement, par un amour constant au travail,
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