BASA

LETTRES DU MARQUIS DE LULLIN 283 Et n'a seruir (sic) de donner e entendre qu'il y a heu cy deuant aultre Inquisiteur et que Reuerend frere Ciprien en porte le tiltre de plusieurs annees car ilz scauent troup mieulx que jamais il n'a exercé telle charge sinon comme theologien pour consulter et assister l'euesque es causes d'heresie qui se pourrait presenter esquelles Dieu merci il ny a pas heu subiect de l'emploier beaucoup. Et a ce que leur a este remonstre que ladicte Inquisition est bien es aultres cites de vostre Altesse comme Yuree et Verceil ils respondent que aussi elle n'est pas en Sauoye, Tarentaise, Mostiers et que mieulx leur est de demeurer en lestre quilz sont puisque Dieu merci il est tres bon que non pas espreuuer une noueaute de si grande aprehention au peuple que ceste cy. La diocese d'Aouste est soubmise a la metropolitaine de Taren– taise et si l'on veult introduire !'Inquisition il fauldroict commencer par le chief et non par le membre, aultrement serait a presupposer quil y heust du mal particullier en icelluy, chose qui torneroit au des– honneur et discreputation dudict pais. A touttes ces raisons et aultres qui se laissent pour briefuette par lesquelles ledict pais recourt iustement a vostre Altesse son prince souuerain et tres bening protecteur l'on adiouste encoures combien d'occasions lon ha d'apprehendre la suitte de telle Inquisition puisque ce premier commencement a este auec telle arrogance que estant l'ar– cidiacre remonstre par le procureur fiscal general de vostre Altesse audict pais quil ne pouuoit commander aux sergentz moins faire ap– prehender personne riere la cite et bourg sans permission du juge du– cal, il respondit quil commanderoit et au juge et procureur fiscal en– semble. Et a ce propos se peuuent aussy auancer diuerses excommuni– cations legerement faictes par ledict arcidiacre et contre le Conseil et contre les ministres de vostre Altesse qui semblent contraires a ses desseings. Tourtes lesquelles choses ont mis tel effroy a tout le peuple en general quil n'en sentist jamais de semblable non pas mesmes quand il s'est veu aultreffois les français ennemis de vostre Altesse a la por– te du pais, et serait encoures plus grand sans lespoir quilz ont que vostre Altesse serenissime par sa bonte et benignite les deffendra con– tre toute innouation. Et par ce supplient en toutte humilite son bon plaisir soit fere cesser ces noueautes et declairer que son intention n'est que les cous– tumes priuilleges et ancienne usance dudict pais soient alteres en fa– çon aulcune. Et n'y soit introduict aultre tribunal noueau que celluy de V. A. et de l'euesque et faire office vers sa Saincteté et monsieur l 'ill.me Nonce pour le mesme effect affin d'obuier aux consequences domageables a son seruice et repoz dudict pais que par sa pru fonce ella scaura trop mieulx considerer.

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