BASA

XXXII ACADEMIE SAINT-ANSELME Le zélé curé dont nous parlons orna son église de magnifi– ques vitraux . Que d'améliorations n'apporta-t-i l pas au bénéfice– cure ! Entre autre, il le dota d'une cave monumentale avec esca– liers internes. Il créa dans la paroisse une caisse rurale pour ré– fréner le fléau funeste de l'usure si commune à cette époque. Si l'on n'avait eu la malencontreuse idée d'obliger les .curés à dé– poser l'argent des diverses caisses paroissiales dans une banque centrale, la caisse de Saint-Pierre ainsi que les autres n'auraient certainement pas été entraînées dans le krack qui a plongé tant de familles dans le désarroi et dans la misère et M. Lyabel n'eût pas été la victime bien malheureuse et bien innocente de l' impé– ritie administrative ou du peu de scrupules de certains dirigeants de la Banque. Les gens sensés et loyaux reconnai ssèrent très bien que ce n'était pas à lui ni à ceux qui n'avaient jamais dis– posé de l'argent de la Caisse bancaire qu'il aurait fallu jeter la pierre, mais bien à ceu x qui avaient connu l'art de déjouer tout contrôle et de donner le change. A la suite de tant de déboi res, le pau v re curé de Saint– Pierre crut bon de se décharger de son ministère pastoral. Ac– cueilli avec bienveillance par les chanoines de Saint-Jean de Latran, il fut attaché au service de la Ba sil ique de Sainte-Agnès, rue Nomentana à Rome, où il se trouva vraiment dans son mi– lieu et où .i1 sut très bien frayer avec tout le monde et exercer un ministère des plus fructueux. Un prêtre de Saint-Pierre, se trouvant un jour par hasard à Rome dans l'église des chanoines de Latran, apprit du Supérieur général cette stupéfiante nou– velle: « Nous allons aujourd'hui admettre à la profession reli– gieuse un novice de 70 ans et qui est de la Vallée d'Aoste ». Ce novice était M. Lyabel ancien curé de Saint-Pierre. Dire quel rôle ce vénérable profès joua au sein de l'illustre Congrégation des chanoines de Saint-Jean de Latran, ce serait trop long. Qu'il suffise de faire observer qu'il y jouit de l'en– tière confiance de tous ses Supérieurs, si bien que ceux-ci n'hé– sitèrent pas à le nommer prévôt du millénaire couvent de Verrès. Ici Mgr Lyabel se signala par sa rare compétence et scrupolosité administrative. Il fallait voir avec quelle méticulosité il exami– nait les redditions de compte des entrées et des sorties et de quelles observations subtiles il était capable. Il se faisait un devoir de ne laisser rien passer qui ne fût exact en tous points. Cet exemplaire religieux se faisait un délice de la lecture, de l'étude qui lui permit d'enrichir son esprit des connaissances

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