BASA

RECEPTION D'E. GISCARD D'ESTAING 25 toire est riche et variée, où les monuments celtiques, ro– mains ou du Moyen Age sont si nombreux. Aussi a-t-elle contribué à garder la force morale et l'inspiration religieuse, à conserver l'esprit d'indépendance de ce petit peuple gallo– romain, rajeuni par la transfusion du sang barbare, chez le– quel les institutions ont eu une survivance et un éclat, don– nant naissance à celle qui fut d'abord la « Patria Augustae », avant d'être un duché, puis une province, et enfin ... un arrondissement ! Et cela, dans le même temps où les régions environ– nantes étaient privées de la moindre culture . En se plaçant sous l'égide de saint Anselme, de ce grand saint, de cet humaniste, de cet européen accompli, notre Académie a bien voulu signifier que ce n'est pas une survivance inconsciente de fossiles légués par le passé qu'elle veut sauvegarder, mais des réalités essentielles. En effet, saint Anselme incarne, dans le conflit avec la dictature, la liberté de l'esprit, le droit de la conscience humaine et chrétienne; contre la force brute, la défense des valeurs supérieures à tous les intérêts et à tous les égoïsmes. Ces valeurs sont plus importantes que la vie elle-même et à leur service il faut mettre ce courage admirable et cette abnégation dont saint Anselme nous a donné l'exemple. C'est bien ce courage, cette fierté , cet amour de la li– berté que pratiquaient tous ceux qui sont nés à l'école du mont Blanc. C'est à dessein que j'ai dit : l'écoie du mont Blanc. Car le mont Blanc n'est pas seulement un trait d'union entre les peuples, mais aussi une école. Son histoire sym– bolise celle de l'alpinisme tout entier. Les pionniers de la montagne furent les cristalliers et les chasseurs de chamois. Puis ce furent les religieux, tra– versant cols et vallées pour aller évangéliser les peuples. Défiant le dragons et les monstres de la légende, ils édifièrent sur la montagne les hospices de la charité et éri– gèrent dans les vallées les foyers de culture et de civilisation chrétienne. La recherche scientifique du XVIIe siècle poussa