BASA

28 P.-A. FARINET met et exige: téléphériques , télésièges, motels, cures ther– males , chasse, pêche, habitations aisées utilisant les assises solides de nos vieilles maisons, empêchant que le paysage soit maltraité par les constructions prétentieuses de la nou– velle époque. Il faudra, par les spectacles « Sons et lumières » redon– ner une vie active à nos vieux châteaux et à leur histoire et conserver nos patois qui renferment tant de trésors et sont un peu ce qu'est le sel dans un met succulent: on ne le voit guère mais il transforme le meilleur plat . Cette route du Mont-Blanc devra offrir tous les con– forts, sans toutefois s'efforcer de satisfaire simplement au vertige des excès de vitesse. Tout doit être fait pour que l'on voie le paysage, et pour inciter l'usager à jouir du pays qu'il traverse d'un côté et de l'autre de la montagne. N 'aura-t-il pas d'ailleurs la plus belle des récompenses ? Passer sous un tel arc <le triomphe , le plus grand assu– rément qu'un homme puisse rêver, n'est-ce pas exaltant et un peu saisissant aussi ? Et il aura matière à philosopher. Il pourra penser no– tamment que quoi qu'il advienne et quoi que l'homme fasse, le mont Blanc règnera toujours souverain dans sa blancheur immaculée, le front dans l'azur et que lui, usager, doit courber le front der1ant ce seigneur et lui rendre comme une sorte d 'hommage en pénétrant à ses pieds. Même si les rapports entre l'homme et la montagne seront forgés r.l 'une manière nouvelle, ils trouveront leur équilibre après l'avoir cherché. Devant cette nature maj estueuse et cette ambiance fée– rique, le passager sera contraint quoi qu'il fasse de saisir le sens de l'éternité et de comprendre que l'homme n'est ni le patron, ni le dominateur du monde et d 'attendre la ré– ponse à l'antique prière: « j'élèverai les yeux à la montagne d'où me viendra le salut » Telle est la nouvelle page de l'histoire du mont Blanc. Vous consacrez à la construction de ce tunnel vorre intel-