BASA

Monsieur le Président, Lorsque vous a\'ez bien voulu m'écrire que j'avais été, à l'unanimité, nommé membre effectif de l'Académie de Saint-Anselme d'Aoste , il m'est apparu que je devais cet honneur, auquel je suis très sensible et dont je vous remercie très vivement, à deux raisons: - La première est sans doute qu'appartenant à l'Aca– démie des sciences morales et politiques je bénéficiais à vos yeux d 'un reflet du lustre qui s'attache à l'Institut de France, et de fait ce n'est pas sans fierté que nous siégeons au bord de la Seine, sous la Coupole de ce Collège des quatre Na– tions, qui symbolise les hautes qualités intellectuelles et civi– lisatrices de la France classique, c'est-à-dire monarchique et catholique, du Grand siècle. Et je me plais à rappeler que son fondateur, Mazarin, était italien, et qu'une des « quatre nations » était trans– alpine. - La seconde, est que je suis président de la Société française du tunnel routier sous le mont Blanc et que je participe ainsi, en étroite collaboration avec la Société ita– lienne présidée par mon ami M. Paul Fariner, à une grande entreprise qui, si elle présente un intérêt vital pour le pays d 'Aoste, en présente au moins autant pour le progrès de la solidarité occidentale à laquelle nous sommes tous si étroi– tement attachés. Je pense donc que si vous m'avez choisi pour me faire entrer dans vos rangs, c'est que l'académicien français était en même temps l'artisan d'une voie de communication qui va nous mettre les uns et les autres en relations de plus