BASA

48 CH. PASSERIN D'ENTREVES de Challant, le constructeur de Pénis , avec deux de ses fils, Amédée et Jacques; son aîné Boniface à cette époque se trouvait déjà en France où il s'était engagé dans la com– pagnie du fameux « condottiere » Bertrand du Guésclin 2 • Jacques de quatre ans plus jeune qu'Amédée suivra depuis lors le comte Vert tandis qu'Amédée attend avec impatience une occasion favorable pour se mettre, comme son aîné, sous les ordres de quelque grand Capitaine. « Il se donna le cas, écrit Vescovi, que le duc de Bour– bon passa sur ces entrefaites par la Vallée d'Aoste avec une armée française pour aller à Chipre et à Antioche combattre les Sarrazins qui s'étaient rendus maîtres de ces places » . Aymon recommanda au connétable son fils Amédée et le prince le reçut à bras ouverts en l'entourant de tous les soins imaginables. L'armée française fut victorieuse en plusieurs escarmouches et le duc de Bourbon pour récompenser Amé– dée de sa valeur dans toutes ces occasions, le fit chevalier . « Il arriva alors, raconte la chronique de Bosco, qu'un puissant et fier Sarrazin se présentant devant le camp fran– çais commença à insulter l'armée des chrétiens en disant qu'il déffiait le plus vaillant d 'entre eux de faire avec lui un com– bat particulier . Notre nouveau chevallier Amédée estant près du Duc en entendant cet insolent deffi, crut qu'il était de sa réputation comme créé nouveau chevallier de se présenter contre ce fier ennemi gui croyait à lui seul battre toute la France. C'est pourquoi il se jette à genoux devant le conné– table pour obtenir la permission de se battre contre ce Sar– razin dont il ne pouvait souffrir l'insolence, disant qu'il vou– lait vivre et mourir en chevallier. Le duc refusa, mais enfin Amédée fit tant d'instance que le connétable le lui accorda en lui disant: "Tu a esté fait chevallier devant Antioche or sois chevallier sans reproche. Si tu a faict bien et bien com– mencé fais toujours mieux, car en vérité tu combat à un vaillant chevallier et si Dieu te donne grace d'avoir victoire (2) Voir le récit Le mariage et le d épar t de Fén is d e Bonne d e Challant, de la même collection.