BASA

UN COMBAT PARTICULIER 49 . il te fera un grand honneur et à tout le pays d'où tu est" ». « Il monte donc à cheval, poursuit le récit de Vescovi, et va sur le champ à la rencontre de son ennemi. Ils s'abordent si furieusement que l'un et l'autre rompirent leurs lances sans s'offenser; puis mirent la main à l'épée et au bouclier et après plusieurs rencontres de part et d'autre l'on sonna la retraite. Le jour suivant les deux adversaires se rejoi– gnissent sur le champ comme deux lions. Le Sarrasin, monté sur un fier cheval turc, était armé de deux grosses masses de fer et d'un sabre demesuré dont il porta plusieurs coups sur la tête de notre jeune et valheureux chevalier, qui toute– fois porta un coup si fort et si à propos à son Goliath qu'il le jetta étourdi par terre puis il lui dit: "Lève-toi Sarrazin, ennemi de Dieu" lui déchargeant en même temps un coup sur le bras droit, dont il resta impuissant . Le Sarrasin se releva prenant la main gauche notre Amédée par le juppon qui se débarassa et combattirent encore longtemps à pied, mais enfin le Sarrazin lassé et blessé dans le bras droit fit signe de se rendre, présente son épée à Amédée et lui remit sa vie et sa personne ». « Amédée, c'est encore Pierre Bosco qui écrit dans sa chronique, le bailla aussitôt au connétable qui le fist guérir honnêtement et puis le renvoya honnêtement en son pays. La guerre fut grosse tant qu'Antioche fut reconquété et puis reperdue et puis s'en retournèrent (en France) les Français, non pas tous car il en resta beaucoup à combattre (les Turcs) ». Ainsi se termine le récit des faits et gestes de notre héros dans la campagne contre les Sarrasins. Mais je pense que mes auditeurs aimeraient peut-être connaître encore la suite de ces événements et écouter l'histoire romanesque de la vie d'un des plus célèbres personnages de la famille de Challant. Voici ce que nous pouvons encore apprendre soit de Vescovi que de Bosco. «Estant les Français outre mer, écrit Bosco, les Anglais se renforcèrent et voulurent avancer en France. Mais tost arrivé d'Antioche le connétable ils furent moult durement