BASA

XIV Académie Saint-Anselme me, la diversité des races qu'elle récèle dans son sein, militent contre l'uni– té de l'Italie, contre sa terne uniformité et en faveur de la décentralisation. Jamais en effet l'Italie n'a été plus désunie que lorsque s'est accomplie sa soi-disant unité. L'Italie aurait dû être ou une monarchie confédérée comme jadis l'Allemagne ou une république confédérée à l'instar de la Suisse ou des Etats-Unis d'Amérique . Le gouvernement italien aurait dû au moins toujours respecter les institutions séculaires, les caractères ethni– ques de la si patriotique Vallée d'Aoste. Dans cette séance du 9 mai, nous avons donné lecture d'une très intéressante étude de M. Pierre Fouché, professeur et Directeur de l'Insti– tut Phonétique de la Sorbonne. Ce personnage est un des plus grands savants du monde. Mais, avec la phonétique, il enseigne, sans le vouloir, la vertu d'humilité qui devrait être la règle des plus grands et surtout des plus petits. Nombre de minuscules grandeurs et de majuscules nullités s'érigent en savants, en littérateurs de premier ordre. M. Fouché est d'une condescendance admirable même envers ceux qui ont été ses disciples ; il est toujours disposé à les aider de ses lumières ; il est très indulgent dans ses appréciations sur leurs ouvrages. Cet illustre professeur vient de publier son ouvrage monumental, son Traité de prononciation française de 528 pages, renfermant trente mille noms communs, noms propres, flexions verbales et expressions. Nous sa– vons qu'il enseigne aussi à l'école des speakers de la Radiodiffusion-Télé– vision française. Dans un de ses traités il nous fait observer ceci : « Si vous vous promenez dans nos provinces françaises, dans celles du Nord (excepté dans un rayon de deux cents kms de l'Ouest, au Sud et à l'Est de Paris) et surtout dans celles du Midi... Si vous écoutez les paysans parler entre eux (je ne dis pas si vous les interrogez, ce qui n'est pas la même chose), ce n'est pas du français que vous entendrez, mais c'est du patois. Ce patois c'est l'héritier des dialectes du Moyen Age, dialecte d'oïl, dialecte d'oc que parlaient autrefois les Français. L'un de ces dia– lectes a eu une fortune incomparable : le francien qu'on parlait dans l'Ile– de-France. Dès la fin du XIF siècle, il affirmait (ce francien) sa préémi– nence, au point de vue littéraire, sur les autres dialectes du Nord. Le pauvre trouvère Conon de Béthune en souffrit. A la Cour d'Alix de Cham– pagne, alors reine de France, on raille son accent picard ». « Qui prononce le mieux le français ? » c'est le sujet de la dissertation de M. Fouché. Pour y répondre il nous conduit avec lui aux pays de pro-

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