BASA

Liste des Membr2s XV nonciatlon française. Oh ce n'est pas le Midi qui chatouille nos oreilles par une agréable prononciation. Là les gens appuyent trop sur les con– sonnes intérieures : dompter, sculppter, chepptel, comme aussi sur les consonnes finales : genss, moinss, aviss, juss. Le méridional multiplie les liaisons. Il confond tous les a en une sorte d'a moyen. Il prononce pat les deux mots patte (par ex. d'un chien) et pâte (par ex. de tarte). «Ma– dame, vous êtes une beauté » est prononcé comme s'il y avait: Madame, vous êtes une botté, avec un o ouvert. Le mot accent, le méridional prononce assent ; accéder, asséder, etc.. Dans l'Est et le Sud-Est de la France, toutes les voyelles sont lon– gues. Fiole, carriole, etc., se prononcent, notamment au Sud-Est, avec un o fermé qui n'en finit plus, comme si l'on écrivait Haule, carriôle ou carriaaule. A l'Est comme à l'Ouest le féminin chantée, finie se prononce comme un é long pour le distinguer du masculin chanté, fini. En général, en France, on accentue trop sur certaines syllabes. On dit par ex. : C'est épouvantable. Mais quand on est subitement, affreuse– ment épouvanté on criera : « C'est épouvantable ! ». On redouble le p et l'on accentue la syllabe pou. Dans l'Est et le Nord, l' é final des participes passés comme chanté, repoussé se prononce comme un è ouvert : chantè. Sur la lisière de la langue d'oïl, de la Charente jusque dans la Franche-Comté et la Lorraine, eau, au peuvent être ouverts comme o. Ainsi pot et oiseau ont la même voyelle ou– verte. Dans l'Artois et la Picardie on prononce zon au lieu de jaune ; Missel au lieu de Michel comme un grand nombre d'habitants de Pénis en Vallée d'Aoste, roz au lieu de rose. A Verdun, autre se prononce otr. Nous avons l'é fermé au lieu de l'è ouvert en Normandie, dans l'Indre, les Vosges : pére, téte, mére au lieu de père, tête, etc. L'o est fermé dans les mots porte, orge, morte, etc. en Franche-Comté. En Bretagne pâte se con– fond avec patte. La pire des prononciations est peut-être la parisienne. Là, les mots gare, Montmartre, Paris deviennent guere, Montmertre, Pèris; Eugène, Eustache deviennent Ugène, Ustache, etc. ; soulier, escalier, panier se pro– noncent: soyé, eskayé, panyé. Le Parisien élimine les voyelles : (é)coutez, d(é)jà, v(ou)s êtes; il supprime les diphtongues : b(i)en, r(i)en, vo(i)là; il volatilise les consonnes: que(l)que, pa(r)ce que, p(l)us, main(te)nant. Ne parlons pas des liaisons parisiennes : le gouvernement-t-allemand; les enfants-z-étaient sages ; les fleurs-z-et les fruits. Le grand siècle usait bien moins de liaisons.

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