BASA
136 Lin Co/liard Ses traités Sur la grâce et De la Communion fréquente témoi– gnent de son zèle dans cette lutte. Encore entretint-il des relations avec plusieurs membres du Sacré Collège, notoirement contraires aux novateurs de Port-Royal, entre autres le cardinal Cibo. Ce nonobstant, l'étude de son activité pastorale et de son œuvre théologique ne nous permet pas de reconnaître, au moins directement dans le diocèse, des prodromes foncièrement jansénistes ou la présence de cénacles organisés. Il se peut que le gallicanisme, si diffus en Vallée d'Aoste aux XVII• et XVIII• siècles, ait masqué les velleités iansénistes d'une partie du Clergé, et qu 'il se soit confondu, dans un certain sens, avec celles-là . Au début du XIX• siècle, les Réflexions philosophiques de l'abbé Jean-Martin Brunod, d'Ayas, auquel Mgr Duc reproche de ne point combattre le jansénisme, ne semblent pas exemptes, au contraire, de formes presque pélagiennes ! 8 . Par ailleurs, l'ambiance ecclésiastique valdôtaine des années 1800- J830 , semble réellement pénétrée de gallicanisme et de rigorisme. Ce terme de « rigorisme » est assez générique , nous le savons bien ; aussi est-il susceptible d'une interprétation fort nuancée, mais dans l'impossibilité actuelle de mieux préciser l'essence et les contours du phénomène, c'est de la bonne méthode, ce nous semble, de ne point nous permettre n'importe quelle autre définition gênante. Le rigorisme avait au diocèse son principal fauteur dans Mgr Jean-Baptiste Aubriot de La Palme, évêque d'Aoste de 1819 à 1823, auteur de plusieurs ouvrages théologiques appréciés. Adversaire déclaré de la morale de St-Liguori, il soutint des polémiques avec les pères Joseph-Marie Favre et Pio-Brunone Lanteri. M. Marc Perroud, qui a étudié, dans son ouvrage sur le jansénisme en Savoie, la figure d'Aubriot de La Palme, parvient à la conclusion que la physionomie de cet évêque est réellement celle d'un ri~oriste antiliguorien, mais aussi antijanséniste et antigallican . De sa part (8) Communication de Mgr l'archidiacre E. BRUNOD ; cf. J.-A. Duc, op. cit., IX, Sa;nt– Maurice, 1914, p. 328.
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