BASA
148 Lin Co/liard Aussi les théologiens s'accordent-ils à distinguer deux classes de vérites, dont les unes sont nécessaires, disent-ils, necessitate medii, et les autres seule– ment necessitate prœcepti. Les premières sont si absoliiment nécess~ires au salut, que sans elles nous ne pouvons pas en aucune manière y arriver, sive desit ne– cessarium medium ex nostro defectu, sive desit absque ulla nostra culpa. Or de la première classe sont certainement les Mistères de la Très Ste Trinité, et de l'Incarnation. De-là vous pouvez facilement conclure, s'il suffit la foi implicite, ou la seule disposition à croire, si on connoissoit les mystères. Dispo– sition à croire n'est pas certainement firmit er, fideliterque credere. Lisez S. Thomas (2.a, Quœst. 2, art. 5) , ou il cite la question: utrum sit necessarium ad salutem credere aliqua explicite, et vous y verrez les paroles suivantes dans ses réponses: quantum ad prima credibilia, quœ sunt articuli fidei, tenetur homo explicite credere, sicut et tenetur habere /idem: quantum autem ad alia credi– bilia, non tenetur homo explicite credere, sed solum implicite, vel in prœpara– tione animi, inquantum paratus est credere, quidquid divina scriptura cantine!. Ensuite à l'objection, qu'on pourrait lui faire, que nullus tenetur ad id quod non est m eius potestate: nam quomodo credunt ei quem non audierunt, il ré– pond ainsi: Dicendum, quod si in potestate hominis esse dirotur aliquid, excluso auxilio gratiœ, sic ad multa tenetur homo, ad quœ non potest, sine gratiœ reparante ; sicut ad diligendum Deum ... et simpliciter ad credendum articulas fzdei: sed !amen hoc potes! cum auxilio gratiœ: Quod quidem auxilium quibus– cumque divinitus datur, misericorditer datur; quibus autem non datur, ex iusti– tia non datur, in pœnam prœcedentis, aut saltem originalis peccati, ut Augu– stinus dicit, etc. Voilà St-Thomas pleinement d'accord avec St-Augustin, et égàlement favo– rable à la doctrine des Molinistes sur la grâce suffisante donnée à tous les hommes. ( Ici reprend l'écriture de l'abbé Colli.:ird). Un certain Pucci quitta l'Eglise catholique pour embrasser le Calvinisme. Il flotta longtemps d'opinions en opinions. Enfin il rentra dans la communion catholique a Prague. Son incostance le jetta encore dans l'erreur. L'Evêque de Salzbourg l'ayant fait arrêter l'envoya à Rome, où il fut brûlé sur la fin du XVI 0 siècle. Le principal dogme qu 'on lui reprochait, étoit que Jésus-Christ rar sa mon avoit satisfait pour tous les hommes, de manière que tous ceux qui avoient une connaissance naturelle de Dieu, pouvoient se sauver, quoiqu'ils n'eussent aucune connaissance de Jésus-Christ. Il soutint ce sentiment dans un livre dédié au pape Clément. Mamtenant, Monsieur le Curé, que vous êtes désabus~ qu'on a point pris les objections pour les réponses, je vous prie d'excuser l'audace de celui qui a l'honneur d'être, Monsieur,
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