BASA
Liste des Membres XVII Et la Vallée d'Aoste ? Il est vraiment curieux de constater qu 'elle n'a aucun de ces défauts de prononciation signalés par M. Fouché dans les di– verses contrées françaises où il nous a conduits nous promener. Toutefois ne nous faisons pas trop illusion. Il y a loin de notre français à celui de la Touraine ou même de Chambéry ! Consolons-nous en pensant que pour avoir été traquée, boycottée de la pire façon par les gouvernements passés et leurs agents, notre langue maternelle ne fait pas trop mauvaise figure quoi qu'on dise. Nous aussi nous avons des prononciations assez imparfaites comme les ont les Français de la France, de la Suisse, de la Belgique, du Canada. Par ex. : moins, point, soin, etc. , nous prononçons moans, poant, soan, etc., au lieu de moèn, poèn, soèn, etc.. Jadis en Vallée d'Aoste comme en France et comme maintenant encore au Canada, les mots foi, moi, voix, bois, octroi, etc. se prononcent foè, moè, voèx, boè, octroè, etc., au lieu de foà, moà, voà, etc.. Et l'l mouillé ? Les parisiens disent /amie, fie, an– douïe, fripouïe, etc., les mots ainsi écrits : famille, fille, andouille, fri– pouille. Et les récents dictionnaires Larousse, très recommandables, adop– tent la prononciation parisienne /amie ... qui ne nous semble pas admis– sible. N'ayant aucune autorité pour trancher cette question, j'allèguerai le témoignage autorisé d'un savant grammairien et lexicographe, Claude– Marie Gatte!, proviseur émérite du Lycée de Grenoble, officier <l'Univer– sité, membre du Conseil académique et de la Société des Sciences et des Arts de la même ville : « Le son mouillé de l'l n'est point particulier à la langue française ; on le trouve également dans l'italienne et l'espagnole ; avec cette différence qui est toute à l'avantage de ces deux derniers idio– me, que dans l'un et dans l'autre, il est représenté par un signe, ou plutôt par une combinaison de signes, non seulement toujours les mêmes, mais encore destinés exclu~ivement à cet usage. Chez les italiens, c'est gli, ex. : miglia, gliele, figlio , etc. ; chez les espagnols, ce sont simplement deux ll : llama, lleno, car il est à remarquer que lors de la réforme de l'orthographe castillane, faite vers le milieu du XVIIIe siècle par l'Académie royale espa– gnole, toutes les lettres doubles qui étaient nulles pour la prononciation ayant été supprimées, les deux ll surtout n'ont été très rigoureusement conservées que dans les mots où elles avaient le son mouillé dont il s'agit. En France ce son mouillé est représenté par ill, comme dans maille, oreille, famille, bataillon, etc., mais cette réunion de signes ne lui est pas tellement propre qu'elle ne se retrouve aussi dans plusieurs mots, où les ill ne sont pas mouillés ; soit que de ces ll la prononciation n'en fasse sentir B
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