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152 Lin Co/liard quœ sunt ad salutem necessaria, vel aliq11em fidei prœdicatorem ad eum dirigeret, sicut misit Petrum ad Cornelium. Donc Dieu pourvoit à leur salut et leur donne des graces suffisantes. 4. - Monseigneur De La Palme notre digne evêque 3, qui est certainement connu de tout le monde comme un homme très savant, surtout en matière de dogme, s'explique ainsi dans son ouvrage intitulé Le bon catechiste, (tom. 2 pag: 769 ): Il est bon de faire ici une remarque au sujet par exem. des sau– vages ou des autres qui jamais n'ont entendu parler de la Religion Chrétienne. Lorsqu'on en rnpposeroit qui eussent fidèlement observé la loi naturelle, et dont l'ame docile aux inspirations de la grâce fut disposée à suivre tout ce à quoi ils pourraient etre tenus s'ils avaient le bonheur de recevoir plus de lumière, des théologiens respectables, tels que le card. Lu,~o, Suares, et plusieurs autres, disent que leur ignorance invincible, la foi de désir, ou le désir de la foi in vota, qui renferme implicitement leur bonne disposition, les ferait de même entrer en quelque sorte dans l'âme de l'Eglise, et qu'elle suffirait devant Dieu pour leur ·justification, tout comme le baptème de désir suffit à ceux qui ne sont pas à la portée de le recevoir en efjet. 5. - Monsieur l'abbé Bergier 4 dans son Traité de la Religion (tom. IX, pag. 24) s'explique ainsi : Aucun homme sur la terre n'est entièrement exclu du bienfait de la rédemp– tion, quoique ce bienfait ne soit pas appliqué à tous également et au même degré, en vertu des mérites de ].C. tous reçoivent des moyens de salut plus ou moins abondants, plus ou moins prochains et efficaces, desquels ils peuvent profiter ou abuser. Donc il donne à tous des grâces suffisantes. Pourriez-vous encore après tant de preuves, douter que Dieu donne des grâces suffisantes à tout le monde ? Mais pour mieux vous convaincre venons en aux principales preuves que vous avez apportées dans votre lettre qui bien loin d'être des preuves solides pour soutenir votre opinion, je ne les regarde que comme objections bien faibles contre ma proposition, dirais-je mieux contre la doctrine de l'Eglise Catholique-Romaine. Vous osez dire, qu'on a lieu de s'étonner qu'on mette en question cette proposition: Dieu donne-t-il la grâce suffisante à tout le monde ; proposition que vous appellez témérairement semipélagienne, et que vous dites avoir été réfutée par St-Augustin, etc. Je réponds donc: (3) Cf. n. 9 de l'introduction. (4) Nicolas-Sylvestre Bergier (1718-1790). Théologien français, chanoine de Notre-Dame. Ses ·ouvrages, surrout le Dictionnaire de théologie publié en 1788, où il prône un gallicaiiisme modéré, connurent une large diffusion aussi dans notre diocèse.

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