BASA

Rigoristes et molinistes en Vallée d'Aoste 159 quando nostrum nihil est: atque quando Deus coronat merita nostra, non coro– nat nisi dona sua. Au contraire le Moliniste qui a fait bon usage de sa grâce suffisante, ne croira-t-il pas avoir droit de se glorier d'avoir, par son libre arbitre, fait bon usage d'un don, dont les autres ont abusé ? Mais il est temps désormais de finir. Je vous prie, après tout, d'être bien persuadé qu'on peut être bon catholique sans être Moliniste. C'est pourquoi modérez vos craintes à l'égard du clerc Colliard, qui demeure chez moi. Car j'aime trop ce Monsieur, pour ne pas empêcher, autant que je puis, qu'il ne soit infecté des erreurs des Molinistes. J'avois oublié de remarquer, que tous les bons théologiens regardent ie Molinisme, sinon comme hérésie, du moins comme une erreur très-dangereuse et contraire, en des choses de grande conséquence, à la doctrine de St-Augustin, qui est celle de l'Eglise; mais je n'ai jamais vu aucun auteur, qui ait osé avant vous l'éléver jusqu'à un article de foi. J'approuve pourtant de tout mon cœur les dernières paroles de votre écrit: je pense qu'il est beaucoup plus expédient de travailler à correspondre à la grâce par nos mœurs, que de disputer, etc. Agréez, Monsieur, mes respectueux sentiments, avec lesquels j'ai l'honneur d'être, Monsieur le Curé, Votre très humble et très obéissant serviteur etc.

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