BASA

XVIII Académie Saint-Anselme qu'une seule, comme dans tranquille, soit qu'elle les fasse sonner distincte– ment l'une de l'autre, comme dans illusion, etc.. Pour tâcher de peindre aux yeux ce même son mouillé, il fallait donc employer d'autres signes que ceux dont se sert l'orthographe actuelle. Or, si l'on fait attention aux sons élémentaires dont il se compose, on y sentira ce me semble celui du g un peu audouci, celui de l'l et celui de l'i ; en sorte que l'orthographe ita– lienne me paraît être sur ce point non seulement la plus conforme de toutes à la prononciation, mais encore la seule qui soit véritablement propre à la représenter .. . Du reste, je n'ai pas besoin de prévénir que, dans cette prononciation mouillée de l'l, le son de l'i qui s'y fait sentir réellement, y est néanmoins si faible, si léger, si rapide , qu'il se confond et se perd pour ainsi dire dans celui de la voyelle qui le suit. En ayant soin de ne lui donner ainsi que le degré de force qui lui appartient, on ne craindra pas, comme quelques personnes m'ont cru le faire, que ma manière d'indiquer la syllabe mouillée d'abeille ( abei-glie) conduise à prononcer a-be-glie en séparant l'a de l'e muet ; il est évident que, si cette séparation avait dû avoir lieu, je l'aurais fait connaître en écrivant tout autrement». Des règles sur la prononciation ne sont pas faciles à énoncer, étant donné l'extrême illogisme de l'orthographe au point de vue phonétique. C'est l'usage qui détermine plus que la règle. L'a ne se prononce pas dans août, toast, Saone, Aoste; on dit out, etc.. L'o ne se prononce pas dans paon, taon , faon, Laon, mais il allonge la voyelle qu'il accompagne. On dit donc pan, tan avec l'a long. Cette figure s'appelle synérèse. Ai habituellement se prononce è, mais é dans j'ai et quand il sert de terminaison au futur et au passé défini ou simple. Donc j'é dans j'ai; j'ouvriré, je parlé dans j'ouvrirai, je parlai. En se prononce an dans envie, enorgueillir ennui, ennoblir, gentiane ; il se prononce ène dans abdomen, amen, cérumen, éden, hymèn, lichen, pollen, spécimen et non dans les autres termes comme examen ; il se pro– nonce in dans appendice, chrétienté, compendium, examen, rhododendron. Quelquefois dans hymen, en poésie, on le voit rimer avec main. En, em se prononcent a dans solemnel, femme et dans les adverbes en emment : prudemment, éloquemment. Gest nul dans signet qui se prononce sinet, se fait sentir dans magnat : magh-na, magh-nificat, etc.. Oign se prononce ogn dans oignon, encoignure, poigne : ognon, enco– gnure, pogne, etc..

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