BASA
René, cinquième comte de Challant, fut le personnage valdôtain le plus remarquable du XVIe siècle. Tour à tour homme d'armes et diplomate, il recouvrit toutes les plus hautes charges auprès des ducs de Savoie Charles III et Emmanuel-Philibert. Châtelain de Bard, con– seiller et chambellan du Duc, chevalier de l'Annonciade , maréchal de Savoie, lieutenant-général de Savoie et du Piémont, ambassadeur plénipotentiaire, etc., il porta à son apogée la Maison de Challant 1 • René de Challant fut cependant aussi la cause des procès et des discordes qui, après sa mort, s'ensuivirent pendant 130 ans et, par là, du rapide déclin de sa noble et illustre Maison. Il avait en effet, par ses deux derniers testaments, dérogé à la loi qui réglait la succession dans les fiefs nobles 2 et déclenché par conséquent les terribles luttes qui affaiblirent les différentes branches de la famille . (1) Sur René de Challant, cf.: F.-G. FRUTAZ, Notes sur René de Challant et sur le passage de Calvin dans la Vallée d'Aoste, dans «Musée Neuchâtelois », novembre-décembre 1904; S. VuILLERMIN, Le mandement de Graines et ses franchises du XVe et XVIe siècle. Notes historiques. Aoste, Impr. L. Mensio, 1888, pp. 208-236 (avec notes de M. l'abbé G. Frutaz); T. ÎIBALDI , La Regione di Aosta attraverso i secoli, III, Torino 1906, pp. 353-376; Mgr. J.-A. Duc, Histoire de l'Eglise d'Aoste, V, VI , Châtel-St-Denis 1911 , passim; J.-M. HENRY, Histoire populaire, religieuse et civile de la Vallée d'Aoste, I, Aoste, Impr. Valdôtaine, 1959, pp. 341-344 G. FoRNASERI, Le lettere di Renato di Challant, governatore della Valle d'Aosta, a Carlo II ed a Emanuele Filiberto, Torino 1957 ; A. ZANOTTO, René de Challant prisonnier des Français, dans « Miettes d'histoire valdôtaine », 2me fascicule, Aoste, E. Duc, 1962, pp. 35-41 ; L. VACCARONE, I Challant e le lom questioni per la successione ai feud1 dal XII al XIX secolo, Torino, Casanova, 1893, passim ; L. ALVAZZI-DEL FRATE, La famiglia di Challant, Bene Vagienna 1932 ; L. VACCARONE, Bianca Maria di Challant e il sua corredo, Torino 1898, passim; et les écrits de A. Segre, C. de Antonio, G. Claretta, L. Cibrario sur l'histoire de la maison de Savoie à cette époque. (2) Audiences Générales de l'année 1337 les nobles valdôtains avaient reconnu que les femmes étaient exclues de la succession des fiefs nobles : « Item ... recognirum fuit ... quod per consuetudinem Vallis Auguste approbatam nulla mulier succedere debet in feudis quibus– cumque et quamquam alique mulieres sint de nobilibus paribus terre, tamen previlegio parium gaudere non debent ». (cf. A. LANGE, Le udienze dei conti e duchi di Savoia ne/la Valle d'Aosta, Torino 1956, p. 13.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=