BASA

202 F.-G. Frutaz Dans son premier testament 3 , dicté dans sa chambre au château d 'Issogne au notaire Jean-Marie de Savinis, le 10 septembre 152.3, il avait pourtant institué pour héritiers ses probables fils mâles et à leur défaut Jean de Challant et ses descendants 4 . A la suite, se voyant sans descendants mâles, dans un deuxième testament 5 , contrairement aux coutumes générales de la Vallée d'Aos– te et au pacte de famille qui excluaient les femmes de la dignité com– tale 6 , il instituait sa fille aînée Philiberte 7 héritière universelle. Mais René devait certainement savoir que ses collatéraux auraient pu faci– lement réfuter ses volontés, s'appuyant à la coutume du Pavs . Il se fit donc octroyer une autorisation afin de pouvoir corroborer son testament. Le duc Emmanuel-Philibert la lui donna par LL:PP. du 14 août 1556 8 . (3) Cf. L. VACCARONE, Bianca Maria.. cit., pp. 21-24. (4) Jean ét,1it fi ls de Pierre de Challant cousin de René. (5) Cf. S. VurLLERMIN, op. cit., p. 216. Selon l'historien Vaccarone, René de Challant testa pour la deuxième fois en 1555. (Cf. L. VACCARONE, I Cha/tant.. cit., p. 32 et Tavola V). (6) Jacques de Challant, bisaïeul de René, dans son testament Ju 5 août 1458 avait posé ces réserves qui furent respectées par ses descendants Louis et Philibert : « In omnibus autem aliis et singulis ipsius illustris domini testatoris bonis rebus juribns actionibus dreyturis ... idem ill. dnus Jacobus cornes testator sibi heredem universalem instituit spectabilem Ludovicum ipsius ... filium legitimum et naturalem ipsius Ludovici fi lios masculos et filiorum masculorum filios masculos graJatim et successive sub ea tamen lege et conditione apposita per ipsum testatorem et quam ipse dominus vult jubet et precipit de cetera observari usque in perpetuum id est ad quemcumque perveniat ipsa hreditas... sive ad institutos sive ad substitutos quod semper primus genitus sucœdat in comitatu Challandi prout nunc est et presentialiter tenerur et possiderur... in tegre et absque aliquali divisione seu Jirninutione inde fienda cum armis prerogativis titulo et preheminentiis dicti comitatus Challandi in quo... quidem nunc sunt arque tenen tur per ipsum dom. testatorem presentialiter castra Vi lle Challandi Castellionis Verretiis sancti Martini Grane cum burgis· villagiis Ville Challandi Castellionis Brussoni Agatii '.;rassoneti et rnandarnentis ipsorum castrorum et ad ipsa castra pertinentium et respondentium unacum directo <lorninio Yssogne et reacheto domus fortis loci de Yssognia et suarum soli– tarum pertinentiarurn et hoc ideo statuendum et ordinandum .duxit ne comitatus ipse et dignitas comitalis per frustra divisus in nihilum convertatur seu quovismodo dissipetur qui tam labo– riose jam anthea dispersus et per frustra divisus in unam comitalem dignitatem et unitum comitatum per eumdeum testatorem reductus est. Et quia plurali tas dominantium mala, cornes ergo unus ». (cf. S. VurLLERMIN, op. cit., pp. 197-198. ' Dejà le duc Louis de Savoie dans l'acte d'investure du 'comté, donné à Jacques de Challant le 30 juin 1456, avait déclaré ce comté indivisible par droit. (cf. J.-B. DE TILLIER , Historique de la Vallée d'Aofte, Aoste 1953, p. 270). (7) Philiberte, fille de René et de sa deuxième femme Mencie du Portugal, était née en 1528. Elle épousa en 1565 le comte Tornielli. (cf. L. VACCARONE, I Challant .. cit., Tavola V) . (8) Cf. J.-A. Duc, HEA , V, p. 409.

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