BASA

206 F. -G. Frutaz Joseph Bréan à son tour rechercha dans le document les mots et les expressions provenant du patois valdôtain ou du vieux français pour une étude sur la langue française en Vallée d 'Aoste 21 . La copie du chanoine Frutaz porte en effet de nombreux soulignements dus à ia main des deux écrivains. La langue employée pour la compilation de l'inventaire est natu– rellement celle française. Il faut cependant noter gue le notaire qui rédigea le document n 'était pas valdôtain, mais piémontais . Il a donc glissé dans son texte des expressions piémontaises ou italiennes ; d'au– tres, au contraire, sont empruntées au dialecte valdôtain. Certains mots présentent des difficultés d'interprétation et leur compréhension n'est pas toujours des plus faciles . Nous aurions dû les porter en note ; mais pour ne pas faire de l'érudition factice nous nous limiterons à donner plus bas quelques notes bibliographiques où le lecteur même pourra conduire ses recherches personnelles. La publication de cet inventaire présente sans aucun doute le plus vif intérêt pour l'histoire de notre Vallée. De ses pages se dé~age la physionomie de la plus belle et de la plus riche demeure seigneu– riale du Duché d'Aoste au XVIe siècle : le château d'Issogne. Voulu par l'un des plus grands humanistes valdôtains, Georges de Challant 28 ; devenu demeure habituelle de la comtesse Mende de Portugal, femme en deuxièmes noces de René 29 , et de ses deux filles Philiberte et Isabelle ; inventorié dans une époque où la Renais– sance avait dû porter tous ses meilleurs fruits aussi sur notre sol, ce château nous apparaît être le digne lieu de séjour de la famille de Challant à l'apogée de sa grandeur . Il renferme en effet, en 1565, un véritable trésor. L'argenterie, le mobilier, les vêtements, la tapisserie, les livres , nous montrent la (27) Le chan. Br~an annonça dans son Anthologie Littéraire Valdôtaine (Impr. Valdôtaine, Aoste 1948, p. 5) d'avoir compilé un ouvrage intitulé: La langue française dans la V allée d'Aoste depuis ses origines jusqu'au XVII• siècle. Cet ouvrage est resté inédit. (28) Sur cet illustre personnage, cf. J. BEYSSAC, Georges de Challant, dans « Augusta Prre· toria, revue valdôtaine de culture régionale» année V, n. 1, janvier-mars 1952, pp. 15-24. (29) René était au contraire souvent absent de la Vallée d'Aoste. Nous le démontrent ses lettres aux ducs de Savoie. (cf. G . FoRNASERI, Le lettere di Renato di Challant ... cit.).

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