BASA
254 L. Colliard COMMEMORATION DES MORTS Dans ce jour l'on commence les matines du jour à cinq heures et demie ; elles sont immédiatement suivies de celles des morts qui sont chantées solen– nellement, c'est-à-dire avec chapiers 3. Les petites heures se commencent à neuf heures ; elles se chantent comme de coutume . Immédiatement après la grande– messe capitulaire, l'on part en procession pour faire les recorderis : l'on sort par la grande porte, l'on va à St. Laurent ; de là au grand cimetière ; en reve– nant on passe par derrière la cure et l'on vient au cloître, là on fait le recor– deris sur le tombeau des chanoines, ensuite le long du chauffoir d'où l'on sort et on vient à la grande porte sur le tombeau des prieurs . De là on rentre à l'église en chantant le Libera me, après quoi l'on fait la légende de tous les bienfaiteurs 4. Cela fini on entre au chœur et on chante la grand-messe des Morts. Collégiale devra aller à sa rencontre (Cf. P.-E. D uc, Le prieuré de Saint Pierre et de Saint Ours d'Aoste, Aoste 1900, p. 43). Dans une déibération capitulaire du début du XVIIe siècle est pareillement établi l'ordre à suivre dans les six susdites solennités : « Processionaliter in solempni apparatu, cruce elevata, Diacono et Subdiacono, Choristis cum baculis choralibus et aliis reliquiis et ornamentis, ca– nendo accedere solent ad prredictam Cathedralem et ibi faciunt Corpus et Chorum stantes in stallis mixtim ; dicti Diaconus et Subdiaconus de Sto Urso assistent cum Diacono et Subdiacono de Cathedrali Episcopo celebrante seu alio in dictis solemnitatibus ». (Cf. P .-E. Duc, op. cit., pp. 205-206). (3) Le chapitre de la Collégiale a conservé l'usage de chanter les heures solennelles, au lutrin du chœur, où les officiants se rendent avec chapes et bourdons. La Cathédrale maintient le même usage pour ce qui concerne les vêpres pontificales et le chant solennel des matines la nuit de Noël , mais elle l'a abandonné pour les vêpres solennelles non pontificales. (Cf. R. BlcB, Bourdons, bâtons, masses et leur usage dans les cérémonies religieuses valdôtaines, Le Flambeau, 4 (1961). (4) Cet usage se mai ntient encore de nos jours. Le chanoine J. Bréan nous en a donné une touchante évocation dans son étude Le iour des Morts en /'I nsigne Collél!.iale de St-Ours, Le Flambeau, 4 (1952). Sur l'ancien cimetière du Bourg, remontant à 1782, cf. L. CoLLIARD, Promenade dans le vieux bourg St-Ours, Le Flambeau, 4 (1961); A. ZANOTTO, Un ancien cimetière dans la ville d'Aoste, La Vallée, 2 novembre 1963 . Les prières du « recorderis », « Io recordement », sont en vogue dans toutes les paroisses du diocèse. La Collégiale ayant embrassé en 1608 la liturgie romaine, il s'ensuit que le répons « Libera me Domine » dont il est question dans le coutumier ne s'identifie point avec le Libera me à l'usage d'Aoste, dit aussi «Grand Libéra ». Ce dernier se chante aujourd'hui encore à St-Christophe, le jour des âmes, sur la place de l'église à la sortie de la grand-messe. Nous l'avons entendu nous-même, le 2 novembre 1963, de la vive voix de M. l'avocat César Bionaz, directeur des chantres de St-Christophe. (Cf. aussi L. CoLLIARD, La « Missa pro defunctis » et la cérémonie de /'absoute selon le rite valdôtain, Aoste 1960).
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