BASA
278 Bibliographie valdôtaine Faculté du Magistère de Turin. Les grammaires his~oriques ont une fonction très importante dans l'étude d'une langue : « Il est indispensable, dit l'A., de suivre à travers les siè– cles le processus qui l'a façonnée, noa moins par un besoin académique d'é– rudition tendant par exemple à met– tre en éYidence les rapports entre Ll linguistiq '-le et l'esthétique, que pour pénétrer intimement la valeur philo– logique qui est la clé de l'usage et de l'état de la langue d'aujourd 'hui ». Cet abrégé de grammaire contient l'essentiel pour la connaissance de l'e– tat de la langue française du xvre siè– cle. L'étude est soigneusement condui– te sur les principaux auteurs du siè– cle. L'ouvrage contient en outre une très intéressante introduction avec un panorama sur le lexique du siècle, l'in– fluence du latin, la Pléiade et le fran– çais, l'influence de l'italien et celle J e l'espagnol. - (A. Z. ) D. D AUDRY, L 'arba - 24 poésie eun patoué de Quart, Imprimerie ITLA, 1963 . Monsieur Damien Daudry, jeun;: instituteur de Quart, vient de recueil– lir, dans une charmante brochure au titre de L 'arba, vingt-quatre composi– tions poétiques en patois. Ce sont là ses premiers poèmes, faits justemen: à l'aube de sa vie, au temps de sa pre– mière jeunesse. A travers ces poésies, M. Daudry ne prétend , dit-il, que fai– re entendre une voix franche, celle du cceur, n'exprimer que ce qu'il pense et voit. Bref, ces poésies ne veulent être que la chanson innocente d'un habitant de la campagne. Dans ces derniers temps nous avons vu surgir en Vallée d'Aoste plusieurs poètes patoisants. Cet épanouissement a été favorisé par la revue du Comi– té des Traditions Valdôtaines, Le Flambeau, qui a repris depuis troi; ans ses publications. L'ceuvre de ces jeunes « félibres » veut se rattacher à la figure de Jean– Baptiste Cerlogne, celui qui est sans doute le plus grand poète valdôtain en sens absolu . Mais, ainsi que le fait remarquer Lucio Duc dans la préface de L'arba, « il ne suffit pas d'écrire de petites compositions poétiques , ni de s'amuser à rimer des mots pour se considérer poète : ceux-ci doivent avolr assez de souffle et d'élan imaginatif, pour se tenir sur les hauteurs ». Pouvons-nous affirmer que Damien Daudry est un vrai poète ? Pouvons– nous évoquer pour lui le nom de Cerlogne? Je pense que nous offenserions sa modestie, en fais:mt cela dès à pre– sent. Il nous avertit, en effet, que son œuvre poétique n'a pas de prétentions artistiques, mais qu'il a de l'espoir, ce– pendant : « qui sait si le matin, l'après– midi ou bien le soir de ma vie me verront un petit peu poète ? » . Nous pouvons d'ores et déjà dire que Damien Daudry possède un patois pur, où les contaminations de l'italien sont fort rares. On s'aperçoit aussitôt que le patois est sa langue de tous les jours, que la vie dans son petit village de Chétoz et au bourg de Quart lui a permis de conserver la saveur de certaines tournures parti– culières, et certains mots très carac– téristiques. Le recueil est divisé en trois par– ties. Ce sont d'abord des descriptions , des croquis captivants de la vie pay– sanne. L'inspiration du poète se laisse
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