BASA
clôt par les Intimités et vozx inté– rieures. Déjà J. Brocherel avait remarqué que les Bouquets mystiques supposent une lecture et une méditation assidues de Huysmans et de Coppée. D'autres pièces, telles que Rêve d'ivrogne, Sé– pulture indigne, se ressentent fortement de l'influence de Bam-1°laire et de Rim– baud. Léon-Marius Manzetti est sans con– tredit, le poète le plus doué du Par– nasse valdôtain du XXe siècle ; la Cri– tique unanime (M. Durand, J. Bréan, A. Christillin) l'a explicitement re– connu. Aussi a-t-on donné justement du re– lief au caractère humain et compatis– sant de cette poésie ; prenons l' Aveu– gle, Soir triste, Le souvenir de la mor– te; n'est-ce pas là le prélude à un lan– gage lyrique plus profond, plus sentl, tel qu'il s'expliquera plus tard dans l'Ame ensoleillée (1932), pour attein– dre enfin son plus haut période dans Fiançailles dans l'ombre (1935) ? Fait étrange, cette riche production poétique n'a jusqu'à présent excité que faiblement l'intérêt du chercheur et <lu critique. Tandis que nos poètes du XIXe siè– cle ont été l'objet d'études sérieuses (Gérard de la part de M. Torrione, Cerlogne par Sœur Pacifique, Perret par L.-A. Colliard), aucune monogra- Bibliographie valdôtaine 285 phie n'a ele encore consacrée à 1a personnalité et à l'œuvre, si intéres– santes, de Léon-Marius Manzetti. Nos jeunes étudiants des Facultés des Let– tres et du Magistère, voudront bien combler cette regrettable lacune par le moyen d'une thèse de doctorat ; nous leur passons volontiers la sug– gestion. Qu'il nous soit enfin permis, avant de terminer, de toucher en passant, au sérieux problème des inédits de Manzetti. Après la mort inopinée du poète en 1938, à la suite d'un acci– dent de voiture en Syrie, c'est André Ferré, son ami intime et son collègue dans l'enseignement supérieur, qui re– cueillit les nombreux manuscrits du défunt. Depuis le décès du regretté professeur Ferré en 1954, tous ces documents et au surplus une centaine de pièces de Césarine Pezzia (tombées pareillement dans les mains de Mon– sieur Ferré), sont devenus introuva– bles. Le fait est d'autant plus grave que parmi ces manuscrits se trouvaiem les épreuves du roman Le Guide, pri– mé par l'Académie Française. Au dire des personnes cultivées qui en avaient pris vision, Le Guide eût offert à la littérature valdôtaine l'occasion, de– puis longtemps attendue, de possé– der un roman d'une réelle valeur psy– chologique et d'une haute tenue lit– téraire. - (L. C.) Officia propria Sancüe Augustanœ Ecclesiœ, Torino, Marietti; 1962. L'autorité ecclésiastique a pris ré– cemment une importante décision en matière de liturgie, qui a eu un cer– tain retentissement chez les person– nes qui s'intéressent aux problèmes historiques valdôtains. Il s'agit des nouveaux Officia propria ad usum sanctœ Augustanœ Ecclesiœ, c'est-à-di- re ~e ce qui est resté du bréviaire de l'ancien rite valdôtain abrogé en 1828. Nous avons d'abord trouvé, dans ces Officia édités à la suite d'un dé– cret de la Sacrée Congrégation des Ri– tes du 20 novembre 1961, cette nou– veauté : ont été éliminés les offices des saints de la maison de Savoie. Les
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