BASA
286 Bibliographie valdôtaine offices propres à l'Eglise d'Aoste sont désormais les suivants : Saint Joconde, Saint Ours, le Bienheureux Vuillerme, Saint Gontran, Saint Anselme, le Bien– heureux Boniface de Valperga, Sainte Catherine, Saint Bernard archidiactt d'Aoste, le Bienheureux Innocent V, Saint Eusèbe, !'Assomption de la Vier– ge, Saint Roch, la Dédicace de la ca– thédrale, le Bienheureux Emeric de Quart, Saint Grat, Saint Maurice et les Martyrs de la légion thébéenne, Saint Pierre de Tarentaise, Saint Fran– çois d'Assise , la Dédicace de l'église propre. La nouveauté principale consiste dans la révision de fond en comble de l'hagiographie valdôtaine, suivant le résultat des études critiques les plus récentes, et dans l'abandon des faits légendaires acceptés jusqu'ici par ld plupart de nos historiens. Nous avons remarqué en particulier que le nouveau Proprium contemple un seul saint Grat et un seul saint Joconde. Le dédoublement de ces deux saint évêques n'est pas antérieur au XIIIe siècle. L'origine en doit être un récit dû au chanoine de la cathédrale, Jacques des Cours, qui avait été char– gé par le chapitre de composer l'of– fice de saint Grat. La Vita sanctt Grati de ce bon chanoine avait bien été définie « meritissima fabula » par le célèbre père bollandiste Daniel Pape– broch, mais presque tous nos historiens, Mgr Duc en tête, y avaient prêté foi. Le récit du chanoine Des Cours, a– près avoir dit que saint Grat prit part à l'invention des martyrs thébéens (V" siècle), fait vivre ce saint personnage au temps de Charlemagne. L'agiogra– phie valdôtaine, et après elle notre vieille école historiographique, ont cru pouvoir tirer de là la preuve de l'exis– tence de deux saint Grat. L'avocat Jean-Baptiste Gal qui avait osé exprimer des doutes sur quelques points de la vie de saint Grat dans une séance de l'Académie Saint-Anselme, en 1885, provoqua les fières protes– tations de ses collègues. Il y a quel– ques années seulement, à l'occasion de la Saint-Grat ( 7 septembre) , dans une église d'Aoste il y eut deux sermons sur ce saint, tenus par deux prédica– teurs, à la distance d'une heure de temps l'un de l'autre. Le premier pré– dicateur fit le panégyrique de saint Grat ayant vécu au cinquième siècle; l'autre prédicateur celui de saint Grat ayant vécu au huitième-neuvième siècle! Les leçons des Officia propria de l'Eglise d'Aoste sont maintenant plus avares en détails sur la vie de no ; saints ; mais c'est là la conséquence de l'abandon des données légendaires qui avaient justement été créées par les hagiographes et par les fidèles pour suppléer à la carence de renseignements historiques. La révision critique des données historico-chronologiques sur la vie de nos saints n'a point diminué, a-t-on précisé dernièrement, « l'essen– za della loro santità, dei valori più intimi della loro personalità umana su cui la santità s'è innestata. Per que– sto, oggigiorno ancora si ripropone ia validità d'un determinato modello di santità, d'un tipo psicologico : sarà l'umiltà francescana di Orso ; l'apo– stolato pastorale di Grato ; quello at– tivo e battagliero di Bernardo ; quello intellettualistico di Anselmo ; il misu– cismo di Giocondo. (L. CoLLIARD, La Chiesa valdostana e i concili ecume– nici, dans: « Société académH;ue, reli– gieuse et scientifique du duché d'Aos– te ... Trente-neuvième bulletin », Aos– te 1962, p. 58). Remarquons encore que dans les nouveaux Officia propria saint Ours n'est plus qualifié d' « écossais » ; que saint Bernard n'est plus considéré issu de la famille «de Menthon», mai:;, plus génériquement, « nobili genere na-
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