BASA

représente un attrait de plus pour k, touristes. A moins de cinq ans de la date de sa parution, le livre de M. Torra était déjà épuisé et très recherché par le~ bouquinistes et par les antiquaires. L'auteur (qui entre-temps a publié des ouvrages semblables sur la vallée de Gressoney et celle de Champorcher, à leur tour presque épuisés), a partant pris la décision de le faire réimprimer. Il a été décidé , nous dit-il, par le bon accueil qu'ont réservé à son ouvrage le public et la critique. Il avait commen · cé son œuvre avec circonspection et timidité, avoue-t-il. Il avait peur d'en nuyer le lecteur ; mais il s'aperçut d'a· voir eu tort, car la passion qui l'avait mu fut aussitôt sentie par le public. Le désir de le renseigner plus particu - lièrement, ce public, prévalut ... et le nombre ·de pages de cette deuxième édition est par conséquent le doub1c de celui de la précédente ! Ugo Torra juge que la vallée de Challant-Ayas est peut-être la plus bel– le entre les vallées latérales valdôtai– nes. C'est la vallée des « rascards », ces caractéristiques constructions en bois qui lui confèrent un aspect à peu près unique. Il commence son voyag<~ à Verrès . Il nous promène avec lui d'un village à l'autre des quatre com- 1;1unes de la vallée : Challant-Saint-Vic– tor, Challant-Saint-Anselme, Brusson et Ayas. On va à la recherche des vieil– les maisons, des caractéristiques fene– tres gothiques que l'auteur appelle « a. goccia rovesciata ». D'après M. Torra ce serait là un motif ornemental ori– ginal et exclusif de l'art féodal valdô– tain ( ... mais nous en avons vu aussi au Valais) . Nous les retrouvons sou dans les châteaux, soit dans les de– meures des nobles campagnards ou des bourgeois. Sur les portes des maisons on dé– couvre des dates très anciennes, des 19 Bibliographie valdôtaine 289 XVIe , XVIIe et XVIIIe siècles. Çà et là notre attention est attirée par les lignes harmonieuses d'un « ras– card » au teint tanné comme le visage· de nos vieux montagnards . On s'arrête devant les églises et les chapelles. On considère l'histoire de leur fondation . On entre. On peut ad· mirer des objets liturgiques précieux, des croix, des reliquiaires, des calices, etc.. Voici des missels très anciens : il y en avait un à Brusson, du XIe siè– cle, très précieux. Il est conservé Ja lousement, actuellement, par le pro fesseur Alexandre Passerin d'Entrèves dans sa maison-forte de Courmayeur. Certains villages sont abandonnés. Nombre de maisons tombent en ruine, ou presque. Le silence règne souverain. C'est la triste histoire du dépeuplement de la montagne, problème sérieux que notre Autonomie n'a pas encore su ré– soudre ni affronter. De vieilles choses que M. Torra ava'.t vues dans ses promenades précéden– tes n'y sont plus. Tel est le cas d'ue joli fourneau de pierre ollaire : « ora mi risulta che è stata acquistata e por– tata via ». Le souci de « moderniser » a aussi eu sa part dans l'œuvre des– tructrice. Plusieurs portes et fenêtres en pierre ont été peintes assez mala– droitement: on dirait que le proprié– taire ait voulu « nascondere con un po' di tintarella la bella pietra modanata ». Notre guide s'écrie: « La bellezza mo c– tificata! ». A Villa-Challand le propriétaire d'u– ne maison qui avait conservé des sou– venirs historiques, fatigué de voir con– tinuellement du monde autour de sa demeure, décida un jour d'en badi– geonner les fresques et les décorations, dont on ne voit aujourd'hui que peu de traces . Entre une promenade et l'autre, M. Torra nous raconte d'intéressants dé-

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