BASA

290 Bibliographie · valdôtaine tails historiques : sur l'origine de la famille Challant et la dépendance du fief de Graines de l'abbaye de Saint– Maurice d'Agaune, sur la vie aventu– reuse de la terrible Catherine de Chal– lant et de son mari Pierre d'lntrod, sur des familles nobles moins con– nues (Quey, etc. ). Un soin particulier l'auteur voue à la description des châ teaux de Villa, de Graines et de la tour Bonot. Les monuments les plu·; importants (les peintures de la cha– pelle de Saint-Maxime à Challant, le maître-autel en style baroque de l'é– glise paroissiale d'Antagnod , la vieil– le maison des Challant dans ce même village, etc.) ont aussi le relief qu'ils méritent. Comme toutes nos vallées, aussi ce! · le de Challant-Ayas a de nombreuses légendes. M. Torra, entre une antiqui– té et l'autre, trouve le moyen de nous les raconter brièvement, avec talent. Ces légendes l'ont amené à faire des recherches particulières sur certain.; lieux et lui ont fait découvrir des sou– venirs archéologiques prouvant qu'à l'origine de certains récits populaires on trouve parfois une base de vérite que la fantaisie a agrandie et déformée à travers le temps. * Le travail entrepris par cet ami d 3 la Vallée d'Aoste avec la publication de ces belles monographies sur nos vallées latérales demande un tra.vail de recherche sur les lieux particulièrement difficile, qui soumet l'auteur à des ex– cursions exténuantes. J'ai eu l'avantage de suivre, il y a deux ans, cet ami dans une randonnée à Valtornenche (le volume sur cette vallée devrait bientôt paraître). M. Torra établit un pied-à-terre (il l'ap pelle son « campo base ») dans la moyenne vallée: à Antey pour le Val– tornenche. Le matin de bonne heu1e il consulte une carte topographique ou sont marqués au crayon rouge les vil– lages qui ont déjà reçu sa « visite ». Il établit l'itinéraire de la journée, étu die les chemins. Puis on part. Une Ion· gue marche avant d'arriver. M. Torra est muni d'un cahier, qu'il a toujour:; sous main, pour prendre des notes. Il a dans la bourse sa fidèle « Leika » pour photographier les choses les plus remarquables, et une paire de jumelles. On se promène dans les ruelles étroi– tes des villages, à la recherche de: « vieilles choses ». Les paysans nou~ regardent avec une certaine méfiance, d'abord . On leur demande des rense1 gnements : ils se démontrent vite gen tils et s'intéressent à nos recherche~. Il nous font de longs récits histori ques où reviennent sans cesse les mots «salasse», romain et «sarrasin», c; qui veut dire : « très ancien». On fourre le nez partout. On le lé ve en l'air. On découvre les fenêtres, les portes, les dates et d'autres insctlp· tions. La jumelle se démontre précieu– se pour découvrir les dates sur les architraves des toits. Le soir M. Torra redescend vers son pied-à-terre. Il remanie les notes qu'il a prises sur le terrain. Tout ce matério sera passé au crible pendant l'hive1 dans sa maison à Ivrée, et confronté avec les données bibliographiqueii et les fiches historiques. Ce sera là le canevas de l'ouvrage, de la narrat:on que M. Torra saura assaisonner d'un humour pétillant et d'alléchantes de~ criptions des beautés naturelles dL:> lieux. - (A. Z.)

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=