BASA
Bibliographie valdôtaine 291 R. WILLIEN, Noutro dzen patouè, Aoste, Imprimerie ITLA, 1963. C'est une véritable chrestomathie patoise que nous présente M. René Willien, membre du Félibrige, prési– dent de la Commission du patois au sein du Comité des Traditions Valdô– taines et directeur du théâtre le Cha raban, par l'ouvrage Noutro dzen pa toué, élégant et touffu volume de 240 pages. La décision de livrer à la pres· se une publication consacrée au patois - comme nous le fait remarquer, dans sa préface, M. !'Assesseur Mario Ai;– drione - avait été prise à l'occasion du premier Congrès des Patoisanls Franco-Provençaux, au mois d'octobre 1961. Noutro dzen patouè a été conçu dans le but précis d'offrir la poss1bi · lité à tous ceux qui s'intéressent aux questions dialectales, de consulter, sans devoir recourir aux bibliothèques spC:· cialisées, les textes, même les moins connus, de la littérature patoise valdô– taine. La collection - car c'est bien d'un,' collection qu'il s'agit - patronnée par L'Ecole Valdôtaine, comprendra d'au– tres volumes qui seront consacrés res– pectivement à la littérature dialectale depuis l'abbé Henry jusqu'à M. Tho– masset, à la chanson en patois, au théâtre populaire en patois. Dans la première partie de l'ouvrage, M. Willien a rassemblé les études sur le patois de A. Dauzat, J. Brocherel, M. Durand, des considérations sur le> dialectes de S.S. le Pape Pie XII, le discours de M. le Président Marcoz au Congrès des patoisants en 1961, et certaines réflexions de l'abbé Aimé Gorret, tirées de son Excursion au Mont Falère. L'étude de M. Willien sur le Cen– tenaire de la naissance de notre littc rature patoise, déjà parue dans l~ XXXIIIe bulletin de l'Académie St– Anselme, ainsi que le fameux discours de l'avocat César Chabloz sur ].-B. Cerlogne et sa poésie servent d'in · traduction à l'anthologie proprement dite. Il est extrêmement regrettable que b magistrale oraison funèbre de l'ab– bé Cerlogne, lue dans l'église de SL– Nicolas, le jour des funérailles du Poè te, par le chanoine François-Gabriel Frutaz, n'ait pu trouver place dans cette publication. C'est que, malheureusement, depuis plusieurs années , le manuscrit de c pur chefd'œuvre d'éloquence et de style, est devenu introuvable. L'éditeur, avec la collaboration de M. Damien Daudry, a accompli dans les bibliothèques de la ville un vaste m1vail de recherche des textes en pa– tois , antérieurs à Cerlogne, et il les a reproduits dans cette deuxième partie. Il s'agit d'anciennes expressions pa– toises découvertes dans les documents moyenâgeux, dans les inventaires de nos châteaux, des sobriquets curieux rassemblés au XVIIIe siècle par le chanoine Cantaz et publiés en 1912 par Tancrède Tibaldi dans ses Veil– lées V aldôtaines, de la « lettre » de Laurent Pléoz ( 1849 ), des essais des chanoines Bérard et Gérard, du pro– fesseur Oyen Mellé, et de plusieu~.; autres pièces d'un intérêt marquant et captivant. Vient ensuite un riche choL< des œuvres de Cerlogne et de l'avocat Désiré Lucat. C'est ici - à notre avis - que M. Willien se révèle un philologue au– thentique. Il se démontre surtout sou– cieux de présenter au lecteur des piè– ces d'une inspiration sûre et d'une valeur lyrique incontestable. Aussi les fait-il précéder d'un excellent commen-
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