BASA

VIII Académie Saint-Anselme dans les circonstances présentes, la vie régionale et nous montrer com– ment nous pouvons, en nous conformant à la loi, reconstituer le vivant patrimoine de nos vielles races. M. le prof. d 'Entrèves ne s'est point fait faute d'évoquer, en des accents qui nous ont touchés, le souvenir de M. Emile Chanoux et de faire allusion à son bel opuscule sur le Régiona– lisme et les Autonomies. Là, nous trouvons les raisons idéales concernant nos institutions régionales. Il est donc de toute nécessité que nous retour– nions aux projets si bien élaborés , aux perspectives du grand fédéraliste valdôtain. Il faut que sa pensée' reprenne son chemin. A cet effet, c'est-à– dire pour avoir une concep tion adéquate de cette pensée, il serait bon de retrouver sa thèse de doctorat à la Faculté de droit de l'université de Turin. Cette thèse roule précisément sur les collectivités locales. M. le prof. Alexandre d'Entrèves n'a pas oublié de nous représenter que l'autonomie est basée sur l'intangibilité de notre langue française et que c'est grâce à notre langage particulier, né · sur notre sol, que nous avons pu revendiquer un régime à part. La langue d'un peuple fait partie de son essence même; elle « se forme insensiblement, à travers les siècles, avec les débris des différentes civilisations, avec les invasions qui se sont superposées, avec les moeurs , la législation, les divers régimes et les habi– tudes sociales ». ' Cette pensée n'a jamais été comprise par les nullités bureaucratiques, par les têtes de linotte, par tous ces niveleurs idiots, qui se sont fait un titre de gloire de piétiner les droits historiques de la Vallée d'Aoste, de piétiner peu à peu sa langue française, laquelle a une corrélation si intime avec l'esprit et le caractère du peuple valdôtain. En 1909, un comité pour la protection de la langue française s'était constitué, sous la présidence de M. le doct. Réan. Nous en étions déjà arri– vés à la victoire définitive du droit quand survint le fascisme . Nous n 'exagerons pas en disant que Mussolini fut le plus néfaste, le plus abominable Erostrate du vingtième siècle. Plutôt que de cheminer dans l'ornière, il préféra côtoyer l'abîme; il le côtoya en effet, et si bien qu'il finit par y tomber en y précipitant son pays. N'empêche. que le Comité pour la protection de la langue française a fait de la bonne et de l'utile besogne; il aurait remporté une victoire définitive si quelques .têtes cornues et biscornues · de chez nous n'avaient fait oeuvre de fossoyeurs et déterminé l'Union Valdôtaine à jouer malheu– reusement sa dernière carte. C'est la faute à Rousseau , disaient nos pères, et nos quelques Rousseau à nous qui· se flattaient et se flattent de tenir bureau d'esprit: n'ont été que-des Rabagas pour faire une politique d'arti– chaut. Ce ·n 'est pas en boyc.ottant notre .langue maternelle qu'on pouvait

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