BASA
X Académie Saint-Anselme la communion universelle et se glorifiaient même de ne plus appartenir à une église dont elles rejetaient la doctrine comme erronée sur quelques points. Le jansénisme s'y est pris autrement; il nie d 'être séparé; il com– posera même si l'on veut, des livres sur l'unité de l'église dont il démon– trera l'indispensable nécessité . Il soutient avec un toupet incroyable qu'il est membre de cette église qui l'anathématise. Il prétend être catholique malgré l'Eglise catholique; il lui démontre qu'elle ne connaît pas ses enfants, qu'elle ignore ses propres dogmes. Il va jusqu'à affirmer que les 5 propositions qu'on veut condamner ne sont pas dans le livre de Jan– sénius. A cette époque, les théologiens discutent ce problème: nous ne pou– vons rien sans la grâce de Dieu; et cependant nous sommes libres et res– ponsables, de là ils ont été amenés, les uns à exagérer l'action de Dieu en nous, les autres à exagérer notre liberté. Les jansénistes se sont rangés parmi les premiers, mais ils se sont trouvés en face d'eux les jésuites, disciples de Molina. M. Colliard se pose cette question: « Existe-t-il un jansénisme valdô– tain ? ». Il fait tout d'abord cette distinction d'une extrême justesse: « Il ne faut pas confondre la doctrine théologique janséniste avec la tendance au rigorisme moral tel qu'on le constate en général parmi les gens de montagne ». Que le jansénisme ait exercé indirectement une influence sur les pratiques religieuses et même sur la discipline ecclésiastique, c'est possi– ble. Mais très probablement elles n'avaient pas d 'adhérents convaincu.s ces cinq propositions de Jansénius que voici : 1. Quelques commandements de Dieu sont impossibles, lors même que les hommes veuillent et s'efforcent de les accomplir, selon les forces qu'ils ont présentes ; et la grâce qui les leur rend possibles leur manque. 2. Dans l'état actuel de la nature tombée , on ne résiste jamais à la grâce intérieure. 3. Pour mériter ou démériter dans l'état de la nature tombée, la liberté qui exclut la contrainte suffit. 4. Les semi-pélagiens admettaient la nécessité de la grâce intérieure prévenante pour chaque action en parti– culier, même pour le commencement de la foi, et ils étaient hérétiques, en ce qu'ils voulaient que cette grâce fût telle, que la volonté humaine pùt lui résister ou lui obéir (proposition fausse et hérétique). 5. C'est dans l'erreur des semi-pelagiens que de dire que Jésus-Christ est mort, ou qu'il a repandu son sang généralement pour tous les hommes. (Cette proposi– tion a été condamnée comme fausse, impie, blasphématoire, hérétique car Jésus-Christ n'est pas mort seulement pour les prédestinés, mais pour tous les hommes). Tout nous porte à croire avec M. Colliard qu'une vraie profession de
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