BASA
Comptes rendus des séances XI doctrine janséniste n'existait pas dans le diocèse d'Aoste, mais qu'il s'agis– sait plutôt d'un rigorisme moral de marque janséniste. Le jansénisme avait été combattu avec une énergie sans pareille, dès la moitié du xvne siècle, par Mgr Bailly. Mais notre évêque ne fait jamais allusion à l'existence du jansénisme en Vallée quand il en parle au Saint-Siège; il dit que ces héré– tiques « sèment en France, en Flandres et en Allemagne leurs erreurs ». L'intention de Mgr Bailly était de prémunir les ecclésiastiques du dio– cèse d'Aoste «contre les embûches des jansénistes», et à cette fin il alla jusqu'à défendre à un prêtre, qui lui avait demandé d'aller étudier en France, de se rendre à Paris, « le foyer de l'infection hérétique ». Il lui permit d'aller faire ses cours à Avignon. Il en sera de même plus tard, au XIXe siècle. De jansénisme proprement dit, il n'est maille à partir de ] 800. Toutefois on remarquait un rigorisme moral assez accentué, aux teintes jansénistes. Par exemple, les confesseurs ne pouvaient entendre en confession les étrangers qui ne leur exhibaient pas un billet de permission de leurs curés; en général les fidèles ne s'astreignaient guère qu'à la con– fession et à la communion pascale et par conséquent on ne conservait que le nombre des Saintes espèces strictement nécessaire pour les ma– lades éventuels. Dans les grands séminaires, il n'était pas question de la Communion quotidienne; on ne s'approchait de la table Sainte que trois fois la semaine. Les fidèles, pour l'accomplissement du devoir pascal, de– vaient communier dans leurs propres églises et se confesser à leurs curés. Lors même qu'on était exempt de fautes graves l'on ne pouvait communier si l'on avait laissé passer sept, six ou seulement cinq jours sans se confesser. Mgr de La Palme enjoignit au chapitre de la cathédrale de supprimer cer– taines sculptures qui ornent encore maintenant les stalles du choeur et qui lui paraissaient « malédifiantes ». Ces sculptures, à vrai dire, n'ont rien d'indécent ni de scandaleux; elles ne sont que des symbolismes pas du tout indignes de nos églises. Le chapitre ne tint pas compte de l'injonction épiscopale. Mgr de La Palme se montra très hostile à la doctrine de saint Al– phonse de' Liguori, il soutint, à ce sujet, des polémiques avec les pères Joseph-Marie Favre et Pio Brunone Lanteri, mais sans succès. Etait-il janséniste, gallican cet évêque ? Les opinions se partagent. Très probable– ment il n'était qu'un rigoriste antiliguorien. Le rigorisme doctrinal se révèle chez l'abbé Goirand de la Baume, qui entre autres choses, n'était guère favorable à la Communion fréquente. Paraissaient sentir un peu le fagot janséniste le chan. Jean-Pierre Enrietti, prévôt de Quincinetto et le clerc Colliard, qui provoqua une lettre de Chincheré, curé d'Issime, contre leur prétendue hérésie. « Il est difficile,
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