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La Toponymie n'est pas une science facile. Un chercheur met parfois des mois ou des années à retrouver, dans une jungle de suppositions apparemment toutes vraisemblables, le sens véritable d'un nom de lieu. Il arrive même - et cela est loin d'être un cas limite - qu'il doit renoncer à fournir toute explication satis– faisante ou simplement plausible aux rébus qu'on lui pose et d0nt la solution pourrait faire avancer nos connaissances dans les domaines les plus variés. La Toponymie est cependant une science qui donne bien ..;es contentements. Que de joie éprouve le chercheur patient qui a pu résoudre un problème, fût-ce le plus insignifiant, sur lequel d'autres, moins heureux que lui, s'étaient penchés longtemps sans succès . La Toponymie est une science importante. L'historien qui sait y recourir dispose d'un instrument d'investigation dont on aurait tort de sous-estimer l'utilité . La Toponymie aide vraiment à connaître du passé de l'homme ce que les livres et les documents ne nous disent pas toujours 1 • On ne criera jamais assez cette vérité. On ne donnera jamais assez d'importance à ces noms de lieux- (1) Le lecteur qui connaît nos marottes se sera déjà rendu compte que nous poursuivons ce genre de recherches toponymiques pour essayer surtout de perfectionner les connaissances préhistoriques de la Vallée d'Aoste. Le texte qu'il vient de lire jusqu'ici ne veut pas signifier, cependant, qu'il faut sous-estimer l'importance des autres disciplines auxiliaires de !'Histoire, par exemple !'Archéologie, !'Epi– graphie, la Numismatique. A l'encontre de !'Histoire proprement dite, ces disciplines ont le scrupule d'être vraiment objectives . Un texte de Strabon peut contenir des erreurs; une armille gauloise n'a pu être fabriquée par des Sarrasins. Et si cet objet ne nous apprend pas grand-chose, nous savons cependant que ce peu est exact. L'erreur de Strabon peut risquer au contraire de nous duper pendant des siècles. Il ne faut pas oublier, toutefois, que les renseignements que peuvent encore nous fournir !'Archéologie, !'Epigraphie, la Numismatique, etc., dépendent de nouvelles découvertes, presque toujours casuelles puisque les institutions publiques ne se soucient guère de faire exécuter des fouilles systématiques dans les terrains de valeur préhistorique certaine. Or, ces découvertes casuelles ne sont pas très fréquentes. Les disciplines mentionnées risquent donc de nous obliger au silence pendant de longs laps de temps. Voilà pourquoi nous retenons que dans le genre de recherches qui nous intéressent ici, une place très importante, étant donné les circonstances, doit être donnée à la Toponymie. Cette science nous permet tout de suite de pouvoir dire sur la préhistoire valdôtaine certaines choses qu'il ne serait pas possible d'apprendre autrement. 9