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Enquête Toponymique 95 Nous avons nous aussi, à temps perdu, la marotte de la Topo– nymie. Et puisque nos dernières études ont soulevé un peu d'inté– rêt, nous allons continuer à fournir quelques éclaircissements - du moins nous l'espérons - sur la signification de certains topo– nymes valdôtains, dont le sens est parfois obscur ou ignoré du public. Nous essayerons aussi d'en tirer quelques considérations susceptibles d'arrêter l'attention des amateurs de la préhistoire ou de la protohistoire locale. Le lecteur voudra bien pardonner nos lacunes. Nous ne sommes qu 'un « dilettante », mais si ces quelques lignes pouvaient servir à entraîner d'autres chercheurs qui ont plus de flair que nous sur le sentier que nous battons aujourd'hui, nous aurions eu au moins la satisfaction d'avoir suscité quelque chose d'un peu positif LES PREMIERS HABITANTS DE LA VALLÉE n 'AosTE Commençons par quelques brèves considérations d'ordre essen– tiellement historique . Nous connaissons désormais dans leurs grandes lignes, grâce aux enquêtes géologiques et archéologiques, les principales étapes du peuplement de la Vallée d'Aoste de la part de l'homme. Tout com– mença à un moment donné du Néolithique supérieur, lorsque des tribus de chasseurs et d 'agriculteurs vinrent pour la première fois se fixer dans nos contrées 6 . Nous savons que ces anciens pionniers parlaient un langage pré-indo-européen : les traces fossilisées de cette parleure dans la toponymie locale et les restes de tombes à cistes parvenus jusqu'à nous ne laissent pas de doutes à ce sujet 7 • Des tribus ligures se superposèrent ensuite à ces populations et la topo– nymie et les substrats glottologiques du patois valdôtain sont encore là pour appuyer le bien fondé de cette affirmation. Puis vinrent les Celtes, dont la présence en Vallée d'Aostè fut admise par certains (6) Au Néolithique moyen notre pays était encore fatalement déshabité, parce que la glacia– tion würmienne persistait sur la plus grande partie de son territoire (cf. entre autres mon étude Sur les traces de l'homme néolithique en Vallée d'Aoste, dans « Le Flambeau», n. 3, 1961). Nous n'avons aucune preuve objective concernant le genre d'occupation précis de ces lointains ancêtres, mais il est intuitif qu'ils devaient connaître à fond les techniques de la chasse pour pouvoir s'aventurer, et s'installer, dans une localité qui n'était qu'une immense n.oraine sur une partie de laquelle les forêts venaient à peine de naître. Ces techniques, ils durent les remercier assez longtemps, car le travail de défrichement du sol fut certainement long et pénible. (7) Cf. entre autres mon étude Toponymes valdôtains d'origine préromaine, dans «Le Flambeau », n. 3 et 4, 1963, ainsi que Sur les traces cit..

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