BASA

Enquête Toponymique 105 cependant, que des druides y tenaient leurs pratiques superstltleusc.s ou leurs séances magiques, prophétiques ou médicamentales 31 • Et pas davantage les autres monuments mégalithiques qui, jadis, parse– maient le sol de la Vallée d'Aoste 32 . Un culte assez sévère, toutefois, a dû exister, puisque des monu– ments de pierre l'ont prouvé et certains en témoignent encore. A d'autres chercheurs le soin de nous en fournir des notions plus précises. sue calorose preghiere, rompere la bellezza della linea retta, deviando la strada di soli due metri o a destra o a sinistra. La grande lastra di pietra che lo copriva diventà un ponte della strada internazionale »(cf. l'extrait de la « Rivista Canavese e Valle d'Aosta », lvrea 1910, p. 6). Un monument existait donc réellement au centre de l'enclos du Petit-Saint-Bernard; mais il ne s'agissait pas d'un dolmen dans le sens étroit du terme, même s'il en avait les caracté– ristiques extérieures, car une importante constatation appuie le bien fondé de cette opinion: on n'a retrouvé dans le cromlech aucun ossement humain parlant d'un rite funéraire, pas la moindre trace d'un mobilier quelconque. Cela s'explique aisément, car c'est le propre des monuments du type menhir ou cromlech de n'avoir pas servi à des sépultures. Le nôtre ne doit donc pas être apparenté avec le culte des morts, mais avec celui des vivants. Tout au plus, on y a sacrifié des animaux, comme les ossements retrouvés (voir note 28) semblent l'indiquer. {31) Monsieur Luigi Verri de Turin, qui a la passion de !'Archéologie préhistorique, vient de retrouver dans les forêts du Barbeston (Basse-Vallée) un monument mégalithique récent qui rappellerait à première vue le culte du soleil. Il s'agit d'un rocher de forme aiguë, ciselé par une main d'homme à son sommet, jusqu'à lui donner l'aspect d'un disque très épais. La tradition attribue aux Salasses une route qui part de la localité Bellecombe près d'Ussel pour aller se perdre sur les hauteurs de Fénis. Elle est pavée en certains endroits de pierres plates et rondes que l'on supposait être, jusqu'à présent, des meules à moulin. M. Verri. qui a découvert aussi la carrière où ces pierres étaient extraites, en a fait analyser la dureté par un laboratoire. C'est un agglomérat, trop fragile et friable pour servir à moudre des céréales, mais trop compact cependant pour être coupé avant la découverte du fer. Il est possible d'émettre une première hypothèse: nous nous trouvons très vraisemblable– ment, étant donné l'inutilité manifeste de ce travail en époque historique (on ne cisèle pas des pierres de cette façon, seulement pour paver une route), devant un culte religieux pré– historique, très probablement salasse. M. Verri nous dira bientôt ce qu'il en est. Aussi !'Archéo– logie va-t-elle peut-être nous fournir, lorsque moins on ne se l'attendait, des renseignements capables de combler une partie des nombreuses lacunes existant dans le domaine qui nous a intéressé jusqu'à présent. (32) De nombreux monuments mégalithiques ont été signalés en Vallée d'Aoste par les historiens valdôtains du passé, notamment à Saint-Christophe, à Verrès, au col de Joux entre Saint-Vincent et Brusson. Dans I monumenti cit., p. 6, T. TIBALDI a écrit ce qui suit (il s'agissait d'une pierre branlante): « Parlera di quella di Saint-Christophe che osservai io stesso nella mia fanciullezza. Trovavasi a Champ d'Hone. La pietra di base aveva la sembianza di un cubo; la superiore, di forma quasi circolare e leggermente convessa, misurava tre metri di diametro e poggiava, col suo centre, sul cubo di base mediante una specie di capezzolo che teneva la pietra penzoloni. L'equilibrio era cosl perfetto che un ragazzo con un leggeto sforzo poteva imprimere al sasso un movimento di oscillazioni. « La pietra pensile non esiste più da un quarantennio. Un vignajolo l'adoperà, spezzan– dola, nella ricostruzione di un muro; né si rinvengono quelle denunziate a Verrès e a Joux. Chi le ha distrutte non ha pubblicato l'atto incivile ». On a dit que ces pierres branlantes auraient pu être des farces de la nature. Cela est très possible, surtout dans les Alpes. Dans la description que Tibaldi nous fournit de celle de Saint-Christophe, il semble bien de• reconnaître, cependant, les caractéristiques d'un ouvrage intentionnel.

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