BASA

110 A. Chenal géographie, comme dans Roccadunos 40 , aujourd'hui Roquedur 4 ' dans le Gard (France), Magodunos (marché fortifié - magos, en gaulois marché 42 ), aujourd'hui Médan (Seint"-et-Oise), Mehun (Cher), Meung (Loiret), etc .. Le plus souvent, le premier élément est cependant un nom d'homme. Et Dauzat de citer en France: Artodunos, auj. Arthun; Brancedunos, auj. Brancion; Eburodunos, auj. Embrun et Yverdon; Gabalodunos, auj . Gavaudun; Minnoduncs, auj. Moudon; Virodunos, auj. Verdun et Vesdun 43 . ·La plupart des composés de cette série - nous l'avons cons– taté - se sont donc formés à l'époque celtique . D'autres, moins nom– hreux, comme Châteaudun (Castellodunum) déjà cité, Autun ( Augus– todunum), etc., datent de l'époque romaine et prouvent que le gau– lois ne fut pas tout d'un coup submergé. Un très petit nombre, comme par ex. Châlons (;'Caladunum, de la racine ka! pré-indo-euro– péenne .avec le sens de pierre) est antérieur au gaulois. En existe-t-il aussi en Vallée d'Aoste ? Laissons la parole à Paul Aebischer 44 : «Château-Verdun est le nom, actuellement bien peu employé paraît-il, d'une ferme du Saint-Bernard attenante au village de St-Oyen. Je trouve deux mentions dans les textes anciens: « terram hospitalis de castello verdunensi, quae iacet de stipulis in sursum 45 ; « de castello verdunensi 46 ». Il n'y a pas de doute, précise ensuite cet auteur 47 , que ce (40) Certains toponymistes (cf. CHARLES RosTAING, Les noms de lieux, «Presses universi– taires de France, collection «Que sais-je? », n. 76, p. 41) y voient plutôt un Roccadunum et, par conséquent, un prototype gallo-romain très tardif, sans doute à cause du premier terme. Nous nous permettons de douter de cette opinion, car la racine roc n'est pas latine et provient probablement d'une couche indo-européenne assez ancienne. (41) Le r final postiche se serait formé, dans ce cas, par attraction paronymique avec le mot « dur». (42) Plus précisément, le gaulois magos a signifié tout d'abord «champ », puis «lieu de la foire», puis «marché» et enfin «ville commerçante », par opposition à dunos qui était la ville fortifiée. On peut constater, grâce à ce prototype de Magodunos, que certains nœuds commerciaux avaient besoin d'être munis de défense: l'homme n'a pas changé, les voleurs, les brigands ont toujours existé. . (43) Cf. A. DAUZAT, Les noms de lieux cit., p. 102. Rappelons qu'en gaulois artos avait la valeur de « ours », eburos de « il », minnos de « chevreau », viras ou veros de « homme » ou de «vrai ». Les Gaulois empruntaient souvent leurs noms aux animaux et aux végétaux. (44) Cf. Etudes toponomastiques cit., 4 - Château-V erdun, dans revue «Augusta Prae– toria », sept.-oct. 1922, n. 9-10, p. 198. (45) Cf. CrnRARIO, Monumenta historiae patriae, Chartarum, tome II , col. 225. (46) Ibidem, col. 1249. Cf. aussi F. GABOTTO, Miscellanea V aldostana, vol. XVII, 1903, p. 142. A l'encontre de ce qu'affirmait P. Aebischer en 1922, cet appellatif de domaine rural est aujourd'hui encore bien vivant à Saint-Oyen. Les bons chanoines du Grand-Saint-Bernard n'ont pas permis qu'il s'éteigne. (47) Op. cit., p. 199.

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