BASA

112 A. Chenal les communes de Serraval et de Saint-Nicolas-la-Chapelle, et j'en passe 52 • Toutes ces localités sont des endroits dénudés , généralement assez élevés. Pour plusieurs, il ne serait pas impossible de suggérer, cependant, une base kat pré-indo-européenne, suivie d'un suffixe obscur, peut-être le ligure -asca, donnant au mot le sens de « domaine dénudé » . Pour notre Charvaz il pourrait en être ainsi, d'autant plus que ce village est situé à une altitude assez remarquable, le long d'une voie de communication préromaine, dans une aire très archaïque aussi pour les noms de lieu-dit que nous n'examinons pas ici, et to 1 1t près d'un autre village que nous allons étudier maintenant sous le rapport étymologique et qui renferme la même base kat citée tantôt. Charvaz est aussi un hameau de Hône. 13 - Challancin . Ce mot est un diminutif de Challant, dont nous avons déjà eu l'occasion de parler dans une précédente étude 53 . 11 renferme une base kat pré-indo-européenne - comme nous venons de dire - avec le sens de « pierre », plus tard d' « habitation », qui a fusionné nvec un suffixe italo-celtique -anca servant généralement à indiquer, ailleurs, des domaines ruraux, mais en Vallée d 'Aoste des vallées (Val-tor(n )-anche, V al-savar-anche, Val-gri(s )-anche). On peut donner à Challancin le sens de « endroit ou habitat pierreux » ou de « en– droit ou habitat ensoleillé et pierreux », selon une autre interpré– tation. Le nôtre répond exactement à cette dernière. En époque his– torique assez tardive, Challancin est devenu aussi patronyme. 14 - Morge . Il s'agit du dernier habitat, selon la tradition orale, que nous rencontrons sur notre chemin salasse, si nous avons le courage de le parcourir jusqu'au bout. Il était écrit Morgia en 1305 54 . Quel sens donner à ce toponyme ? Nous savons depuis quelques années que le gaulois morga signifiait « frontière », « limite ». C'est ainsi, maintenant, que l'on explique le nom de nombreuses rivières fran– çaises appelées Morge, et germaniques dites Mu rg. ainsi que le nom (52) Cf. A. GRos, Dictionnaire cit., pp. 143-144. (53) Cf. Toponymes valdôtains cit., dans revue « Le Flambeau », automne 1963, n. 3, p. 102. (54) Cf. J.-A. Duc, Livte des cens de l'évêché d'Aoste, dans « Misccllanea di Storia I ta- liana », s. III, IV (XXXV), Turin 1897, p. 153.

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