BASA

XIV Académie Saint-Anselme 8 septembre 1963, s'en est acquitté avec succès. Etaient présents à cette célébration la veuve et plusieurs parents du cher disparu. M. Monaco appartenait à cette génération d'hommes de choix qui, venus du dehors pour s'établir dans notre cité, ont su admirablement bien s'assimiler l'âme valdôtaine. Souvent les meilleurs valdôtains on les trouve parmi ceux qui ne se sont acquis droit de cité chez nous que depuis 70, 60, 50 ans. On peut dire que notre collègue était valdôtain au cent pour cent. L'histoire et la littérature valdôtaine avaient des attraits pour lui. Aussi combien regrettait-il amèrement que le français fût banni de l'ensei– gnement, lorsqu'il suivait ses cours <l'Institut Technique. Il faisait ses délices de la lecture des ouvrages écrits en cette langue, au point qu'il réussit de lui-même à en acquérir peu à peu une certaine connaissance. Chose étonnante ! Il s'efforça même de rédiger dans notre idiome un ou deux parmi les plusieurs portraits qu'il avait tracés de maints personnages valdôtains. Nous avons aussi de lui deux bluettes en italien, l'une sur les Salasses, l'autre sur l'inscription romaine découverte à Bramafam. Chargé du fonctionnement de la Bibliothèque régionale, tout d'abord conjointe– ment avec M. Brocherel, ensuite tout seul après la mort de celui-ci, il fut d'un grand secours pour nombre d'étudiants valdôtains et étrangers qui avaient à piocher leurs thèses de doctorat; au surplus, il enrichit la Biblio– thèque d'un tas d'ouvrages valdôtains ou ayant trait à la Vallée d'Aoste. C'est par ce moyen qu'il parvint à développer la vie régionale et à assurer la régularité dans le fonctionnement de notre Bibliothèque. M. Charles Monaco avait l'esprit d'ordre et d'organisation et partant il était parfaitement taillé pour être un bibliothécaire idéal. La tête était bien faite, le cerveau assez meublé, l'esprit clair. Il avait d'admirables dons natifs, une culture d'autant plus étonnante qu'elle s'était faite au jour le jour sans avoir achevé ses cours secondaires. Il était ferré à glace sur la numismatique et n'était pas du tout à jeûn de l'histoire ... A l'heure qu'il est, il rendrait de grands services à l'Académie pour agencer les nouveaux locaux que nous ont accordés les autorités régionales et pour y ranger les livres; il nous a bien aidés pour la translocation de tous les ameublements et de tous les volumes au nouveau siège. M. Monaco savait imprimer de l'entrain à une affaire, et pour peu que cette affaire eût des chances de réussir, il ne l'abandonnait pas sans l'avoir menée à bonne fin . Sa bonté, son dévouement, son empressement à rendre service étaient tellement connus de tout le monde que, de tous côtés, on s'adressait à lui, et bien souvent avec une importunité qui aurait découragé l'homme le plus patient. M. Monaco répondait à tous et à tout. Que de services n'a-t-il pas rendus !

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